En début de semaine, The Verge annonçait déjà la suppression de 20 % des effectifs, soit environ 1 200 salariés. Une information rapidement confirmée par le directeur général de Snap, Evan Spiegel, la maison mère de Snapchat.

"Nous restructurons notre entreprise pour augmenter notre attention sur trois priorités stratégiques: la croissance de notre communauté, la croissance de notre chiffre d'affaires et la réalité augmentée, a écrit Evan Spiegel dans une note envoyée aux salariés. Les projets qui ne contribuent pas directement à ces secteurs seront arrêtés ou recevront des investissements considérablement moins importants." L’application de géolocalisation de ses amis, développée par le Français Zenly, était clairement dans l’œil du cyclone. Mais plus que des coupes, c’est finalement la fermeture totale de la société, que Snap avait rachetée en 2017, qui vient d’être annoncée. 

Une situation qui intervient dans un contexte très tendu. "La startup française avait trouvé des investisseurs internationaux prêts à la racheter mais l'Américain préfère s'asseoir sur potentiellement plusieurs centaines de millions de dollars, plutôt que de laisser Zenly devenir un concurrent" , révèle La Tribune

À noter que l’interruption des projets comme Snap Originals (séries exclusives), Minis (intégration d'applications tierces), Games (jeux mobiles) et Pixy (drone miniature) avait déjà été acté le 31 août.

Baisse des publicités et croissance de la concurrence

Lors de la publication de ses résultats trimestriels fin juillet, le groupe avait déjà prévenu que la croissance de son chiffre d'affaires ralentissait et allait en conséquent devoir réduire ses dépenses. Le titre s'était alors effondré de presque 40 % à la Bourse de New York. 

Comme d'autres réseaux sociaux, Snap pâtit d'une réduction généralisée des dépenses publicitaires des annonceurs, son gagne-pain, ainsi que d'un changement réglementaire d'Apple imposant d'obtenir le consentement des utilisateurs avant de les pister dans leur navigation à des fins de ciblage publicitaire. Le groupe doit aussi faire face à des rivaux plébiscités par un public plus jeune, notamment la plateforme de partage de vidéos courtes TikTok.

Evan Spiegel a estimé que le chiffre de 8 % de croissance trimestrielle des revenus par rapport à 2021 est "bien en dessous de ce à quoi nous nous attendions plus tôt dans l'année". "Malgré tout, je ne sous-estimerais pas Evan Spiegel, a commenté dans une note Jasmine Enberg d'Insider Intelligence. Snap continue d'avoir une base d'utilisateurs fidèles et en pleine expansion et est bien positionné pour tirer profit à long terme de son offre de réalité augmentée pour la publicité et le commerce." La restructuration a été bien accueillie à Wall Street ce vendredi, où l'action de Snap montait de près de 8 % après avoir abandonné environ 4 % mardi à la clôture.