Un tiers des chiens et chats vit en situation de surpoids tandis que les croquettes, même "premium", affichent des taux de glucides élevés et comportent parfois des composants toxiques. Ce constat et un reportage télévisé sur la fabrication de tels produits ont amené Marine Thersiquel à fonder la startup Pepette en 2019 : "Je me suis intéressée à la problématique de la santé et de l’alimentation animale. J’ai passé un mois aux Etats-Unis pour rencontrer les forces en présence et les alternatives proposées" , raconte la fondatrice aujourd’hui âgée de 34 ans. Constatant que les propriétaires d’animaux en France et en Europe se souciaient de plus en plus du bien-être de leur(s) compagnon(s), elle s’entoure d’un comité scientifique et organise, en 2019, une levée de fonds de 150.000 euros auprès de son entourage pour donner vie à son entreprise et proposer une alimentation fraîche pour les animaux.

La confiance des investisseurs

Le projet prend de l’ampleur et en mars 2020, Marine Thersiquel organise un premier tour de table, en plein confinement. Elle récolte 1,2 million d’euros auprès d’un collectif de business angels avec une expertise marquée dans la food et la tech. En mars 2022, Pepette lance une nouvelle levée de fonds. Le groupe d’investissement Ambrosia, spécialiste de la foodtech, le fonds régional Loire Valley Invest pour Go Capital ainsi que plusieurs business angels comme Augustin Paluel-Marmont, cofondateur de Michel & Augustin ou Patrick Asdaghi, cofondateur et CEO de FoodChéri, affirment leur confiance à cette alternative de l’alimentation animale.

"Cette levée va nous permettre de structurer l’équipe avec des profils marketing, des compétences technologiques, des développeurs mais aussi un vétérinaire pour atteindre une vingtaine de salariés d’ici début octobre. Nous allons aussi étoffer notre comité scientifique" . En parallèle, Marine Thersiquel et son équipe s’apprêtent à lancer une gamme de compléments alimentaires sous forme de snacks gourmands intégrant la question de la santé de l’animal. Dans la gamelle, l’alimentation se veut propre à la consommation humaine. "On fait un travail de filière. Les légumes moches ou abimés s’intègrent à nos préparations tandis que certaines pièces de viande peu travaillées pour l’homme conviennent à nos menus" .

Réindustrialiser le territoire

"Nous travaillons sur un programme de santé connecté avec un test microbiote pour procéder à une analyse de santé de l’animal et en extraire un programme personnalisé et assurer le suivi de l’animal dans le temps" , précise la dirigeante qui ne manque pas de projet. En parallèle, d’ici 24 mois, Marine Thersiquel espère lancer son propre site de production en région Centre-Val-de-Loire avec l’ambition de maîtriser sa chaîne de valeurs. "Nous voulons créer de l’emploi à notre échelle et réindustrialiser notre territoire" , s’enthousiasme la cheffe d’entreprise.

Avec cette usine, elle prévoit de répondre à plus de 100.000 abonnés alors que Pepette en compte aujourd’hui 3.000. Actuellement tournée vers le B to C, la startup s’emploie à développer ses relations B to B en proposant son expertise aux vétérinaires. Pepette pourrait également passer la porte de la grande distribution si elle y trouve la pédagogie et les corners dédiés dont elle a besoin.