" Pour chaque transaction, il peut y avoir jusqu'à 20 parties prenantes, toutes sont dans des pays différents et utilisent des plateformes différentes. C'est ce qui explique pourquoi la digitalisation du commerce international est à la traîne ". Pour automatiser un certain nombre de tâches, accélérer le traitement des documents liés au transport de marchandises, tout en étant plus efficace et en réduisant les coûts, Nabu a donc mis au point une plateforme d'intelligence artificielle. Dans un premier temps, elle se concentre sur les déclarations douanières : " L'idée est d'éviter les erreurs, de sécuriser et de simplifier les démarches tout en gagnant du temps ", estime Arnaud Doly, le fondateur de Nabu, basée à Strasbourg.

" Tous les grands comptes de la logistique sont nos prospects "

En phase de test depuis septembre, la première version de la plateforme sera améliorée grâce aux retours des bêta-testeurs et devrait voir le jour d'ici le début d'année 2023. La startup de 7 salariés, créée en 2018, souhaite donc lancer la commercialisation de son outil à ce moment-là.

Pour ce faire, elle vient de réaliser sa première levée de fonds d'un million d'euros, auprès de la société de capital-risque, Maersk Growth, l'entreprise d'investissement, ainsi que Techstars, et plusieurs business angels français et américains.

Grâce à cela, la société vise au moins trois recrutements d'ici la fin de l'année. " Tous les grands comptes de la logistique font partie de nos prospects, ce sont eux que nous allons essayer de convaincre. Et l'objectif est de signer notre premier client à l'international. Par définition, les documents que nous traitons sont internationaux donc nous avons de fortes ambitions à l'export ", précise Arnaud Doly.

La société cible dans un premier temps les logisticiens et envisage ensuite de s'étendre aux industriels qui réalisent également des déclarations douanières.

Intégrer le pilotage de la gestion des stocks ou la détection de fraudes

Au-delà de l'automatisation de cette tâche, Nabu souhaite rapidement étoffer sa gamme de services. " L'idée dans un premier temps est de multiplier les usages sur notre plateforme pour que l'algorithme puisse continuer à apprendre. Puis nous voulons ensuite intégrer le pilotage de la gestion des stocks, l'analyse de la conformité des documents ou la détection de fraudes ", poursuit le dirigeant.

À terme, la jeune société espère devenir " une référence " sur ce marché balbutiant. " Les événements des deux dernières années ont accru la pression sur une chaîne logistique internationale déjà tendue et les gouvernements de pays du monde entier veulent digitaliser le commerce international. Aujourd'hui il fonctionne encore de manière archaïque, avec des documents papiers, assure le dirigeant. Il y a une réelle volonté de modernisation, mais c'est l'une des industries les plus difficiles à digitaliser compte tenu de sa complexité ".