" Aucune boîte ne devrait investir plus de 1 000 euros dans sa technologie au cours de sa première année. " Le slogan d’Ottho, relayé par Thibault Marty son cofondateur, entend mettre l’accent sur l’intérêt, notamment économique du no-code. L’entrepreneur a lui-même été confronté au problème de faire avancer un projet, faute de développeur. " J’intervenais en formation sur la création d’entreprise mais cela se limitait à la gestion. Il y avait un frein dès qu’il fallait créer un site ou une application. ".

En découvrant le no-code, Thibault Marty comprend qu’en formant les startups à ces techniques, elles ne dépendront plus d’une agence ou d’un développeur. " 90 % des startups risquent d’échouer dans les trois ans car elles misent tout sur la tech et n’ont plus d’argent pour le marketing. Se former au no-code évite d’être bloqué. ". Avec ses associés Géraldine Martinez et Pascal Levy-Garboua, ils deviennent des pionniers puis des leaders de la formation no-code en France.

Répondre aux nouveaux besoins

Les marseillais imaginent Ottho sous le format de Boot Camp avec des cours à distance mais selon un emploi du temps défini. Les formations s’inscrivent dans deux lignes directrices pour répondre à la crise des talents. " Nous avons un programme pour créer des entreprises en no-code qui expliquent comment lancer sa startup sur ce principe.". La jeune pousse a enrichi son concept avec des formations destinées à créer de nouveaux profils de développeurs no-code pour accompagner celles qui ont réussi à se développer autour de ce modèle et qui veulent des profils spécialisés pour continuer à le faire. " Les entreprises cherchent des salariés ou des freelances de ce type, plus de 70 % de nos stagiaires ont été recrutés. ".

Ainsi, les 600 apprenants formés par Ottho savent notamment utiliser l’outil Bubble pour la programmation visuelle tandis que des partenariats en cours et à venir vont amener les futurs élèves à se former sur des outils no-code pour l’automatisation ou les bases de données.

De l’autofinancement à la première levée

Après avoir privilégié l’autofinancement pour se lancer, Ottho annonce une levée de fonds de 1,2 million d’euros menée auprès de business angels comme Eric Setton de Tango, Hugo Geissmann de Thiga, Simon Delate de Batch ou encore Stéphane Le Viet à l’origine de Legalstart. " Nous avons été marqués par les entreprises qui lèvent trop tôt et qui arrivent à bout de souffle. On voulait d’abord vérifier la viabilité de notre projet, lancé pendant le Covid. ".

Désormais convaincus de leur concept, les associés souhaitent notamment doubler leurs effectifs, 17 personnes actuellement, d’ici la fin de l’année et s’approcher d’un modèle d’école classique dans un lieu physique en complément des cours en ligne. " Entre Paris et Marseille, notre cœur balance. ". D’ici 2024, une école pourrait ensuite voir le jour sur le continent africain. L’enveloppe vise également à développer de nouvelles formations pour qu’Ottho propose plus d’outils de création d’ici la fin de l’année.

En parallèle, la startup souhaite aboutir à la mise en place d’un diplôme équivalent à un Bac + 3 pour garantir les compétences de ses apprenants.