" La vague d’économie d’énergie et de rénovation énergétique est devant nous ", assure Frédéric Utzmann. Selon le créateur d’Effy, spécialisée dans la rénovation énergétique, la France était, jusque-là, protégée par un bouclier tarifaire. Mais pour être plus indépendant des hydrocarbures russes et face aux enjeux climatiques, le rythme des économies d’énergie devra être multiplié par deux ou trois dans les années à venir ", assure le dirigeant.

Le bâtiment consomme 44 % de l’énergie du pays

Un contexte qui porte la croissance de sa société, créée en 2008. Car le secteur du bâtiment consomme 44 % de l’énergie du pays, via le chauffage et la climatisation principalement. Un chiffre qui le place loin devant le secteur des transports, à l’origine de 31,3% des consommations. " Si l’on veut agir, le premier levier est de réduire la consommation des logements et des infrastructures ", estime le dirigeant. En 2022, sa marketplace, qui met en lien les particuliers avec des artisans pour rénover leurs habitations, a déjà enregistré une croissance de 80 %. Elle réalise désormais 100 000 chantiers par an et un volume d’affaires de plus de 800 millions d'euros. Et son développement devrait donc s’accélérer dans les mois à venir.

D’autant que l’entreprise mise sur une offre " clé en mains ". En 2019, Effy a engagé un investissement de 50 millions d’euros dans le développement de sa plateforme et la création de sa marque, notamment pour proposer une prise en charge des travaux de ses clients de A à Z. "  Nous avons, en parallèle, étoffé notre offre. Nous proposons, en plus de lisolation des murs, la rénovation du chauffage, la mise en place de panneaux solaires ou encore le changement de fenêtres ", énumère le dirigeant.

Multiplier sa taille par 10 dans les cinq ans

Grâce à son produit et à ce contexte particulièrement porteur, la société envisage de multiplier sa taille par 10 dans les cinq ans à venir. Pour accélérer, Effy vient de réaliser sa première levée de fonds de 20 millions d’euros. Elle s’est rapprochée de Felix Capital, une société de capital-risque basée à Londres, qui se concentre sur les investissements dans des startups technologiques en Europe.

" Le marché de la rénovation énergétique français pèse 30 milliards d’euros, notre premier levier de croissance est de prendre davantage de parts de marché. Nous restons un petit acteur du secteur ", souligne Frédéric Utzmann. Pour ce faire, Effy envisage de continuer à investir dans ses outils technologiques, notamment pour gagner en performance en interne, pour la création de devis ou le suivi des travaux. " Nous prévoyons également de recruter même si nous développons de nouveaux outils pour gagner du temps. Cela se fera donc au fur et à mesure, en fonction de nos besoins ", précise le fondateur qui emploie 300 salariés. En parallèle, la société souhaite poursuivre le développement de technologies mises à disposition des ses 3600 artisans partenaires.

Pour la marketplace, la priorité est ainsi de se développer en France. " Nous avons tout pour nous renforcer sur ce marché ", estime Frédéric Utzmann, qui reste toutefois attentif à ce qu’il se passe dans d’autres pays européens. Effy cherche en effet " la bonne manière de s’implanter en Europe ", et envisage pour cela de réaliser des opérations croissance externe.