Les résultats du Next 40/French Tech 120 ont été publiés il y a quelques semaines avec une belle touche de positivité. En 2022, le chiffre d'affaires cumulé de l'ensemble des 120 entreprises du programme représente 11,3 milliards d'euros, contre 9,5 en 2021. Par ailleurs, 72 % d'entre elles ont au moins doublé leurs revenus de 2019 à 2022.

Mais qu’en est-il des startups plus modestes qui ne lèvent pas des millions en série A ? Pour étudier le sujet, Mazars et Estimeo ont sondé plus de 250 startups entre janvier et février 2023 : "La plupart des baromètres concernent les entreprises, pour savoir comment elles génèrent du chiffre d'affaires ou comment leurs marchés se portent. Nous voulions un prisme différent en allant voir les entrepreneurs derrière les entreprises, car ce sont eux qui prennent les décisions stratégiques", raconte Adrien Fenech, président d’Estimeo, l’agence de notation et de valorisation des startups.

Un indice de confiance en légère hausse

Ce nouveau baromètre révèle donc un indice de confiance des dirigeants de startups à 75,53 points sur cent, en légère hausse par rapport au précédent (+0,32 point). "Entre la crise du Covid et la guerre en Ukraine, les entrepreneurs se sont pris suffisamment de claques pour réussir à anticiper l’avenir tout en restant optimistes", analyse Adrien Fenech. La tendance est même à la hausse sur les sujets économiques (+2,11 points), signe que les entrepreneurs anticipent un rebond de l’activité en ce début d’année. Idem pour la confiance dans le chiffre d’affaires (+1 point) et dans la stratégie de financement (+0,7 point).

Si ces indicateurs révèlent la résilience de l’écosystème, ils témoignent aussi d’une profonde disparité. En effet, les plus petites startups subissent davantage les fluctuations du marché, et enregistrent un niveau de confiance dans la situation économique de près de 10 points inférieurs aux structures de plus de 10 employés. Mais quelle que soit la taille de l’entreprise, "la tendance change, explique le président d’Estimeo. Les entrepreneurs, cherchent maintenant de la stabilité et de la rentabilité plus que de l’hypercroissance.".

Impact et recrutement, les deux tendances de 2023

"Le marché s’est complètement retourné, raconte Adrien Fenech. Si les entrepreneurs cherchaient auparavant à créer des plateformes scalables pour lever des fonds et s’internationaliser rapidement, ce sont maintenant les nouveaux enjeux autour de l’impact qui poussent les startups à investir en R&D.". Ainsi, la Greentech culmine au niveau de confiance le plus élevé à 90 points, juste après la cybersécurité à 93,4 points, en tête de ce classement. Par ailleurs, le niveau de confiance élevé dans le développement de nouveaux produits et services (81,63 points) laisse supposer que la tendance est au perfectionnement des offres en attendant des jours meilleurs.

Mais pour garder une longueur d’avance, le recrutement, véritable talon d’Achille de l’écosystème, reste indispensable. "On s’est rendu compte après la crise sanitaire que le baby-foot n’est plus suffisant pour recruter de jeunes diplômés. Toutefois, si les jeunes pousses doivent encore se montrer plus créatives et efficaces sur le recrutement, elles n’ont pas de problème de rétention des talents, contrairement aux grands groupes, décrypte Adrien Fenech. Elles peuvent ainsi compter sur de nombreux mécanismes comme le BSPCE, l’intéressement ou tout simplement une prise de responsabilité intéressante pour les jeunes en début de carrière.". Le rendez-vous est pris en juin pour connaître l’évolution de la confiance des entrepreneurs sur leur écosystème.