Tesla, Mercedes, Amazon, Stellantis… Trigo multiplie les contrats avec les plus grandes multinationales du monde. Et pour cause, la société française créée en 1997 se présente aujourd’hui comme leader mondial des services de gestion de la qualité dans l’industrie du transport. " Les géants aiment travailler avec les grands ", raconte Benoit Leblanc, directeur général du groupe Trigo.

Avec plus de 10.000 employés à travers le monde, Trigo accompagne ses clients sur leurs chaînes de production des Etats-Unis à la Chine en passant par l’Europe de l’Ouest et de l’Est. Concrètement, l’entreprise propose une expertise en termes d’inspection des composants dans les usines d’assemblage de l’industrie du transport – automobile, aéronautique, défense, rail, poids lourds et engins spéciaux – afin d’éviter tous types d’incidents. Trigo offre aussi des conseils à travers des audits ou des formations.

Les deux branches sont complémentaires et poursuivent l’objectif d’agir au niveau préventif et opérationnel : " Nous venons du secteur de l’industrie mais nous avons assez vite compris que pour tirer notre épingle du jeu, il faut innover ", explique cependant Benoit Leblanc. Depuis quelques années, le groupe investit de plus en plus dans son pôle innovation. " En 2022, nous avons recruté une équipe d’ingénieurs, de développeurs, de data scientist, et nous avons déclaré l’innovation comme objectif à part entière dans nos stratégies. ". En parallèle du développement de ce pôle, Trigo axe sa politique sur l’acquisition.

L’inspection automatisée grâce à l’intelligence artificielle

Cette volonté d’acquisition se traduit par l’investissement de 5 millions d’euros, en 2022, dans la société française Scortex. Trigo s’intéresse particulièrement au nouveau produit phare de Scortex, appelé Spark. L’idée est d’automatiser l’inspection des chaînes de production grâce à l’intelligence artificielle. " Une machine inspecte toujours de la même manière avec le même critère de jugement par rapport à un humain, c’est un vrai avantage dans certains cas ", assure le directeur général de Trigo. Il s’agit surtout du premier investissement du groupe Trigo dans une startup de la deeptech… mais certainement pas le dernier ! Aujourd’hui, deux tiers des investissements du groupe sont dédiés à l’innovation.

Trigo se penche notamment sur l’utilisation des data ou sur les batteries des engins pour : " faire émerger une offre attractive pour les producteurs et les utilisateurs de véhicules électriques ".

Et si la contribution du pôle innovation au chiffre d’affaires n’est pour l’heure pas déterminante, les retombées sont attendues assez rapidement. Le CA a atteint 440 millions d’euros en 2022, avec une croissance de +30 % par rapport à 2021.

Benoit Leblanc conclut : " Nous sommes un gros groupe mondial mais nous avons une ADN de startup : décision rapide, perspectives de croissance grâce à la technologie ". En 2022, Trigo a aussi organisé un concours innovation lors duquel 150 projets ont été présentés. Le groupe en a retenu cinq, autant de facteurs de développement technologique pour les mois à venir.