C’est une nouvelle étape dans le développement de La Solive. L’école, lancée en avril 2021, a achevé les travaux de son nouveau campus à Nanterre, dans le quartier des Groues. Jusqu’à présent locataire d’espaces appartenant à Vinci dans la capitale, elle dispose à présent de 1.000 m2 pour former aux métiers de la rénovation énergétique. Son créneau : des formations intensives, de trois à huit mois, pour des actifs qui souhaitent se reconvertir rapidement.

L’idée est de répondre à une demande grandissante en main-d’œuvre pour rénover logements et bâtiments, et réduire ainsi la consommation d’énergie. Selon une modélisation optimiste de Cambridge Econometrics, l’accélération de l’installation de pompes à chaleur pourrait générer à elle seule la création de 300.000 emplois d’ici 2030.

Deux premières formations et de nombreux partenariats

Pour l’heure, La Solive propose de se former à deux métiers : celui de chef de projet en rénovation énergétique et celui d’installateur de pompes à chaleur, qui peuvent notamment remplacer les chaudières au gaz et au fioul. La première formation représente tout de même un coût de 6.000 euros, avec une partie effectuée à distance et une autre sur le campus. Des aides de Pôle Emploi, le dispositif “Projet de transition professionnelle” (PTP) et le compte personnel de formation (CPF) peuvent néanmoins contribuer à la financer.

La deuxième, en alternance, est prise en charge par une entreprise : "Nous avons un vaste réseau, de plusieurs centaines d’entreprises partenaires", assure la CEO de La Solive, Ariane Komorn. Cette ancienne consultante du cabinet McKinsey, et cheffe du “pôle engagement” de La République en Marche, a cofondé l’école avec Côme de Cossé Brissac, polytechnicien, ancien consultant au sein de Carbone 4, passé par le cabinet de la ministre chargée du Logement.

Parmi les grandes entreprises avec lesquelles La Solive s’est associée figurent notamment Leroy Merlin et IZI by EDF. Sur ses 200 anciens élèves, la startup en revendique 91 % en emploi six mois après leur formation, dont 30 % ont rejoint les services publics, souvent comme conseillers France Rénov’, et 5 % se sont installés en indépendant.

S’ouvrir à d’autres métiers et multiplier les campus

Outre Nanterre, en Ile-de-France, la jeune pousse développe un campus à Villeurbanne, près de Lyon, et partage des locaux à Nantes avec d’autres structures. Elle souhaite ouvrir de nouveaux campus dans d’autres villes lors des prochaines années. Des espaces utilisés comme de : "grands plateaux pédagogiques, pour apprendre à poser une isolation, changer une chaudière, ou encore installer des panneaux solaires", explique Ariane Komorn.

La Solive veut progressivement se positionner sur de multiples métiers, comme technicien pour la maintenance de pompes à chaleur, expert en isolation par l’extérieur, plaquiste ou encore diagnostiqueur de performance énergétique. Ses deux premières formations sont certifiées Qualiopi et ses diplômes sont reconnus par l’Etat.

L’école ambitionne de former pas moins de 5.000 personnes par an à partir de 2025, en attirant un maximum de femmes sur ses campus. "Parmi nos élèves, une sur trois est une femme, c’est beaucoup dans le milieu du bâtiment. Nous essayons de valoriser des profils féminins dans nos communications", souligne la CEO.

La startup a déjà levé 1,5 million d’euros, à l’automne 2022. Elle assure s’approcher du seuil de rentabilité, mais n’exclut pas de nouvelles levées de fonds à l’avenir, pour répondre aux “besoins colossaux” du secteur, pouvoir investir dans le déploiement de ses parcours de formation et éventuellement étendre ses activités à d’autres pays.