" Démocratiser et industrialiser les usages de la donnée dans un cadre de confiance européen, sécurisé ", telle est l’ambition de Cleyrop. La startup a mis au point un " data hub. " " Une solution logicielle qui collecte, stocke et met à disposition des données sur des cloud de confiance, basés en Europe ", précise Arnaud Muller, co-fondateur de la société créée en 2020, auprès de Lauren Sayag, Stéphane Messika, par ailleurs fondateur de Kynapse, et Jérôme Valat, également fondateur de la société oXya.

Son objectif : accompagner la stratégie data de ses clients et les outiller tout au long du cycle de vie de la donnée. " Nous travaillons notamment avec les CHU de France. Pour eux, nous allons pouvoir prédire les ruptures de stocks des médicaments critiques par exemple. Mais les usages sont de plus en plus nombreux ", souligne Arnaud Muller. Notamment dans le domaine industriel, car la data, couplée à l’intelligence artificielle, permet de plus en plus de passer à l’échelle. " Ces technologies sont aujourd’hui au cœur de tous les logiciels ", poursuit-il.

Des sanctions pour non respect du RGPD

Pour autant, plusieurs normes encadrent leurs usages. L’objectif de Cleyrop est aussi de s’adapter à ces contraintes et d’assurer la mise en conformité de ses clients. "  Quand Engie, avec qui nous travaillons, opère la donnée des acteurs du ministère de la Défense par exemple, il ne doit pas être exposé au non respect du RGPD. Les sanctions tombent de plus en plus pour les acteurs européens. Et leur montant atteint déjà des milliards ", assure le cofondateur.

Pour accélérer, Cleyrop, qui avait bouclé une première levée de fonds de 4 millions d’euros début 2021, vient de réaliser un second tour de table de 10 millions d’euros. Des fonds réunis auprès de Keen Venture Partners, un fonds d’investissement hollandais, le Crédit Agricole, Normandie Participations, un Family Office, ainsi que Bpifrance. " Grâce à cette levée, notre objectif est de passer en phase d’industrialisation et de renforcer les fonctionnalités et la R&D du produit. "

Cleyrop a notamment amélioré son outil en intégrant un système de login automatique comprenant un degré de sécurisation optimal via un " algorithme incassable ", souligne Arnaud Muller. Grâce à ce nouveau tour de table, la société, qui travaille notamment avec le ministère du tourisme ou l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, intégrée à la Banque de France, souhaite se renforcer dans d’autres secteurs stratégiques comme la finance, la santé ou le secteur public.

" Définir un label CE du numérique "

Enfin Cleyrop veut amorcer son développement à l’international, pour devenir " un leader européen. " Les premiers marchés ciblés sont la Belgique et l’Allemagne. " L’Allemagne est pionnier dans le domaine de la data. Et les pays européens ont tous un point commun, ils sont régis par les mêmes règles. Notre ambition est donc de définir un label CE du numérique pour se déployer partout ", indique Arnaud Muller. A moyen terme, la société envisage également de s’implanter en Italie, au Portugal ou en Espagne où " un dispositif d’expérimentation sur l’IA, mêlant acteurs publics et privés, unique en Europe, a été lancé. "

Pour la société, l’ambition est de montrer qu’il y a une alternative aux acteurs américains. Dès 2024, Cleyrop, qui emploie 50 personnes, espère d’ailleurs atteindre la rentabilité.