Alteia fut lancée en 2018 par l’un des cofondateurs de Delair, un fabricant de drones. L’objectif : pouvoir rassembler dans une entité tierce leurs activités d’analyse d’images et vidéos, d’intelligence artificielle et d’agrégation de données. La startup transforme depuis des données brutes obtenues par drone ou via divers capteurs en résultats directement exploitables, à destination notamment d’entreprises du bâtiment ou gérant des infrastructures critiques (réseaux électriques, pipelines, ponts, etc).

Elle permet par exemple à Enedis ou à la compagnie électrique de Floride de bénéficier d’un jumeau numérique complet de leurs réseaux. Grâce à ces outils de visualisation digitale, mis à disposition de leurs employés et techniciens, ils peuvent obtenir d’un simple clic un aperçu de l’ensemble de l’infrastructure et de ses caractéristiques. Une façon de : "mieux comprendre ce qu’il se passe sur le terrain", nous explique Michael de Lagarde, cofondateur et CEO.

Une expérience client fluidifiée

Si la 3D est "au cœur de l’activité d’Alteia" depuis un moment déjà, le rachat des actifs d’Arksan va lui permettre d’aller plus loin, "d’affirmer et de renforcer sa position" sur le marché. "Les modèles 3D avec lesquels nous travaillons sont extrêmement lourds. Pour certains, on parle en terabytes, précise Michael de Lagarde à Maddyness. L’enjeu, c’est donc de pouvoir transférer très rapidement de grandes quantités de données entre le serveur et le client, pour améliorer l’expérience client et la rendre plus fluide, ce que proposait justement Arksan avec ses outils de compression et décompression d’objets 3D.".

Les fichiers 3D peuvent être grâce aux outils d’Arksan diffusés en temps réel, manipulés, visualisés et partagés, sur n’importe quel appareil. Cette acquisition devrait d’ailleurs aussi permettre de développer davantage la visualisation en réalité virtuelle, qui nécessite une fluidité et une certaine rapidité dans le transfert des données. Des techniciens pourraient alors visualiser dans un environnement 3D une situation technique, et recommander à un opérateur de maintenance situé à l’autre bout du monde la marche à suivre.

En plus du code et de la propriété intellectuelle, Alteia a également choisi d’embaucher les équipes de l’entreprise, avec lesquelles elle travaille depuis mars. La startup toulousaine compte désormais 110 employés, répartis entre l’Aerospace Valley à Toulouse, Paris, la Californie et l’Arabie Saoudite.