Il ne se passe pas une seule journée sans qu’une nouvelle initiative liée à l’IA générative fasse la Une des médias. OpenAI semble ainsi avoir largement pris la tête sur ce sujet en lançant ChatGPT et DALL·E. Amazon multiplie les initiatives pour se présenter comme l’acteur qui va démocratiser ces technologies en les rendant plus accessibles et moins coûteuses. Microsoft a également investi massivement dans cette entreprise pour se positionner au plus proche de l'œil du cyclone qui bouscule actuellement le paysage tech.

C’est bien simple : toutes les industries ont commencé à se demander si l’IA générative n’était pas sur le point de faire disparaître un nombre considérable d’emplois : du journaliste au photographe, en passant par le graphiste, le publicitaire, le comptable. Pour résumer la situation, l’entrepreneur américain Aaron Levie (CEO de Box) lâchait : " L’arrivée de ChatGPT est l'un de ces rares moments dans la technologie où l'on voit un aperçu de la manière dont tout va être différent à l’avenir.".

L’entrée de Google dans l’arène

Google s’était montré plus discret sur la question avant de dévoiler en février dernier son propre agent conversationnel prénommé Bard (pas encore accessible en France). La posture adoptée par l’entreprise est pourtant celle de l’apaisement et de la responsabilité. Il n’est ainsi pas question pour la firme de Mountain View de proposer un concurrent à ChatGPT sans se poser la question de l’impact sur les emplois. " Il faut arriver à trouver l’équilibre, résume Sébastien Missoffe, DG de Google en France. Entre donner envie grâce aux potentiels extraordinaires ouverts par l’intelligence artificielle, et en même temps répondre aux questions et aux inquiétudes qu’elle soulève. ". 

L’enjeu numéro un est donc de répondre aux craintes liées à la destruction d’emplois. Pour commencer, Google prend le contre-pied en montrant de quelle manière cette nouvelle révolution va aussi créer de nouvelles vocations. " Nous sommes à un moment étonnant, explique Sébastien Missoffe. Il n’y a jamais eu autant de métiers en tension. Il y a 85.000 jobs ouverts en ce moment dans les métiers de la tech et on a du mal à les trouver. Et en même temps, on est convaincu de pouvoir faire mieux pour la diversité et l’inclusion dans ce monde de la tech… pour arriver à faire venir des profils différents. ".

C’est la raison pour laquelle Google s’est rapproché de Le Wagon, un leader mondial dans la formation aux métiers de la tech. Ils s’associent pour lancer un “Bootcamp Numérique IA” qui permettra aux apprenants de se former aux compétences clés pour se lancer sur les métiers de l'Intelligence Artificielle et la Data. Trois formations sont disponibles : Data Analytics, Data Science & AI, ainsi que Data Engineering & AI.

La diversité de l’IA

La question de la diversité est ici clef, d’après Romain Paillard, cofondateur de Le Wagon :
" La diversité est un vrai élément de richesse. On le voit dans nos promotions : plus il y a de gens qui viennent avec des bagages différents, et plus les projets sont riches, variés et intelligents. Mais surtout cela vient garantir que ces sujets ne seront pas monopolisés par une petite caste de sachants. ".

Les formations réalisées dans le cadre du partenariat entre Le Wagon et Google seront donc entièrement gratuites (grâce à un mécanisme de financements publics et de bourses pour les apprenants) pour que cette question ne soit pas un frein et permettre à une grande diversité de profils de les suivre. " Il y a tout de même des minimums requis, précise Romain Paillard du Wagon. Selon les programmes, il est demandé d’avoir quelques connaissances en mathématiques, en tableur ou en data. Mais cela reste des prérequis très légers pour permettre d’ouvrir au maximum. "

Google avance très vite sur ces questions d’IA générative, mais aussi avec prudence. " Pour nous, ce n’est pas un enjeu de précipitation, explique Sébastien Missoffe. C’est un enjeu de préparation, d’anticiper sur les talents, sur les produits, sur les régulations… et d’avancer. "

Google veut ainsi se positionner comme l’acteur responsable de l’IA générative. Et si l’intelligence artificielle va effectivement détruire des emplois, avec un petit peu d’anticipation, elle pourrait bien en créer tout autant.