Cadre réglementaire, exigences des investisseurs et consommateurs : aujourd’hui, les entreprises n’ont plus d’autre choix que de décarboner leur activité. Dans ce contexte, et pour celles qui sont concernées, l’électrification des flottes de véhicules peut s’imposer. Mais, cette transition est complexe, contraignante et potentiellement très coûteuse. Résultat, les entreprises restent parfois frileuses et, d’après l’étude Transport et Environnement, en 2022, 66% des entreprises privées de plus de 100 véhicules n'ont pas atteint les objectifs de verdissement fixés par la loi.

Valoriser ses données pour réussir sa transition

Créé en 2022 par quatre jeunes sortis d’école, Nelson Mobility est un logiciel dédié à la transition énergétique des flottes de véhicules d’entreprises. Grâce à une approche basée sur la donnée, la startup aide les entreprises à optimiser l’électrification de leur flotte. 

Transactions de cartes carburant, registre des interventions ou domicile des collaborateurs : Nelson utilise les données de mobilité disponibles des entreprises et les combine à des bases de données issues de l’écosystème, comme les bornes de recharge ou l’autonomie réelle des véhicules. Concrètement, en analysant les trajets et les données des conducteurs comme la distance quotidienne parcourue ou les bornes de recharge à disposition, les entreprises peuvent rationaliser leurs décisions et, par exemple, identifier les personnes les plus aptes à passer du thermique à l’électrique.

“Nos clients tirent des bénéfices variés de Nelson Mobility. Pour certains, ce sont des dizaines d’heures économisées à s’approprier l’écosystème et comprendre comment tout cela s’applique à leur flotte, pour d’autres ce sont des objectifs de décarbonation atteints, pour d’autres encore ce sont des barrières cognitives cassées à tous les niveaux”, commente Julien Bou Abboud, responsable du produit. “Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises sont encore convaincues qu’elles ne sont pas faites pour l’électrique, qu’il faut fonctionner avec un véhicule par personne ou que les bornes de recharge ne sont pas en nombre suffisant. On vient leur montrer avec des faits rationnels, que ce n’est pas vrai”, précise Alfred Richard, cofondateur et CEO de Nelson.

Nelson commercialise sa solution sous la forme d’un abonnement à la plateforme, avec un pricing qui s’adapte à la taille du parc de véhicules. 

Un tour de 1,2 million d’euros

La jeune pousse vient de lever 1,2 million d’euros. Parmi ses 30 investisseurs, on retrouve des entrepreneurs à succès de la mobilité, de l’énergie et de la tech comme Frédéric Renaudeau ou Olivier Pailhes, des Business Angels et des experts du développement logiciel et du produit.

Les fonds levés serviront à accélérer l’accès au marché et à développer de prochaines solutions technologiques. “Nous sommes en train de travailler sur une deuxième brique. Nous ne voulons pas nous arrêter sur l’accompagnement pour le passage du thermique à l’électrique. Nous voulons aussi aider les entreprises sur la phase suivante : gérer de manière intelligente les véhicules électriques pour optimiser la consommation d’énergie ou éviter les dérives d’usage. Nous voulons ouvrir la porte vers moins de véhicules, une flotte moins coûteuse et construire une véritable plateforme de la gestion de la mobilité”, partage Alfred Richard.

Plus de 10 entreprises ont déjà fait appel à Nelson, parmi lesquels KONE, Veolia ou Arval. Pour l’instant, Nelson se concentre sur la France, mais n’exclut pas à moyen terme de se développer à l’international. “La France est un superbe terrain de jeu. Nous avons un bon mix électrique, une réglementation qui suit et beaucoup d’entreprises commencent leur processus de décarbonation par la France. Pour 2023 et début 2024, ce sera donc notre focus”, confie Alfred Richard.