Selon les derniers chiffres de l’Urssaf qui remontent à fin 2021, on comptait en France 4,1 millions de comptes de travailleurs indépendants. Un chiffre en augmentation de 8,6 % par rapport à 2020, qui confirme le rythme de croissance des années précédentes. Cette augmentation est en grande partie portée par la croissance des auto-entrepreneurs qui représentent désormais 54,2 % des travailleurs indépendants : "Il n’y a jamais eu autant de créations d’entreprises qu’en 2021 et 2022", appuie Catherine Barba, la fondatrice d’Envi, une école et une communauté dédiées au succès des travailleurs indépendants. "La plupart sont des entreprises de petite taille ou portées par des solo-preneurs", précise Catherine Barba.

"Ceux qui quittent l'entreprise pour se mettre à leur compte ne sont plus rares. Il y a quelques années encore, le CDI était un Graal, et devenir indépendant, une fantaisie, ou une folie ! Mais les représentations changent, et les entrepreneurs de la tech ont ouvert une voie suivie par beaucoup aujourd'hui", poursuit-elle.

Formations, outils et communautés

Envi propose plusieurs formations, pour aider à franchir le cap de l’indépendance et à réussir dans cette voie. "Plus que des compétences, nous voulons transmettre de l'énergie, de la confiance, et aider tous les indépendants à développer cette “niaque” qui fait la différence", commente Catherine Barba.

En plus de formations et d’accompagnement par des tuteurs de renom, Envi s’appuie sur la force du collectif. "Je ne sais pas comment on peut réussir en solo. Appartenir à un collectif où se recharger en confiance et en énergie, c'est la clé du succès pour un indépendant", explique Catherine Barba, qui fédère sa communauté notamment à travers son Grand prix des indépendants. Et Envi n’est pas le seul à promouvoir cet aspect communautaire. Tribu Indé, La Crème de la Crème, etc.. les communautés de freelance se multiplient.

"Aujourd’hui, il existe tous types d'outils destinés aux indépendants pour suivre leur comptabilité, se former, trouver des missions, diffuser une newsletter, créer des bases de données. Les banques et les mutuelles proposent aussi des offres dédiées, et même des entreprises comme Renault réfléchissent à cette cible des indépendants", partage Catherine Barba. "Nous ne sommes pas prescripteurs d’outils en particulier. Nous faisons appel à l’intelligence collective et à l’expérience de notre communauté", poursuit-elle.

L’intégration des indépendants dans l’entreprise

"On associe encore trop souvent le statut d’indépendant aux seuls métiers de la tech et du digital. Mais je suis convaincue que d’ici quelque temps, les fonctions du marketing ou de la finance, au cœur de l'entreprise, seront aussi occupées par des travailleurs indépendants", affirme Catherine Barba. "Il faut aider les entreprises à mesurer et intégrer cette transformation. Elles doivent accepter que le rapport de force a changé, les collaborateurs sont conscients de leur valeur", poursuit-elle.

"Les slasheurs aussi sont en nombre croissant : ils restent dans l'entreprise tout en développant un side business. Ce choix est de mieux en mieux compris par des entreprises qui perçoivent les vertus de la multiactivité de leurs collaborateurs et commencent à explorer de nouvelles voies", analyse-t-elle.

Elle cite l’exemple de Mazars, qui a récemment mis en place une charte du slashing : "En permettant à chacun de conjuguer activité salariée et aventure entrepreneuriale, ils expérimentent et développent une permaculture fertile au sein de l'entreprise.".