Après avoir réalisé une première levée de fonds en 2022, le spin-off du CHU de Nantes réalise un deuxième tour de table et lance sa première étude clinique.

" Un quart des rejets de greffes sont silencieux aujourd’hui. Le seul moyen pour aller voir ce qu’il se passe est de faire une biopsie ou une ponction rénale. Sauf que seule la moitié des patients peuvent y être éligible. C’est un examen invasif et les résultats sont difficiles à analyser ", contextualise Frédéric Pette, cofondateur et président de BioM Advanced Diagnostics. Pour identifier plus facilement les rejets de greffes, cette société a mis au point un test, basé sur un simple prélèvement sanguin, qui permet de déterminer si le patient supporte la transplantation avec une certitude de 98 %. " Avec notre solution de diagnostic in vitro, l’idée est de créer une plateforme composée de différentes applications. La première concerne les greffes de reins, la seconde les poumons, puis nous nous intéresserons à la rectocolite hémorragique, une maladie de l’intestin ", énumère le dirigeant.

Sur la première application, l’objectif est d’analyser l’expression des gènes des patients afin d’établir un score permettant d’évaluer le risque de rejet. Une solution qui devrait être lancée sur le marché en 2025.

1,7 million d’euros levés en 2022

Créée en 2021, la startup est un spin-off du Centre Hospitalier Universitaire de Nantes et a déjà réalisé une première levée de fonds d’1,7 million d’euros en 2022. Ses objectifs : constituer une équipe de 9 personnes avec des techniciens de laboratoire et des experts cliniques mais aussi construire un laboratoire de biologie moléculaire à Nantes. Cette année, BioM Advanced Diagnostics annonce déjà un second tour de table pour lancer sa première étude clinique avec le CHU de Nantes, sur 450 patients ayant subi une transplantation.

La startup a réuni 1,4 million d’euros auprès de deux de ses investisseurs, Sodero Gestion et Pays de la Loire Participation mais aussi de Bpifrance. " Nous avons commencé les tests et nous avons besoin de ces fonds pour aller au bout de la première étude clinique et en lancer une deuxième à l’automne 2023. Elle devrait se terminer à l’automne 2024. Ces études sont ce qui nous coûtent le plus cher. Nous envisageons même une troisième levée de fonds pour financer les prochaines ", souligne Frédéric Pette.

Adresser le marché européen, les États-Unis et l’Asie

La société doit également passer par un marquage CE pour accéder au marché. Et pour obtenir ce marquage, elle doit établir des preuves cliniques et démontrer que le produit industriel est bien conforme aux performances observées lors des phases initiales. Puis à horizon 2025, BioM Advanced Diagnostics envisage de trouver un partenaire commercial, spécialisé dans le diagnostic in vitro, pour déployer sa solution. " Notre objectif est de mettre à disposition un produit clé en main et d’adresser le marché européen, les Etats-Unis et l’Asie, qui représentent, ensemble, 85 % du marché mondial. ".