Jeudi 6 juillet, avait lieu dans les locaux de l’école de design Strate à Lyon le premier volet de la série de masterclass Meet My CFO, qui se tiendra dans plusieurs villes de France. Un programme co-créé par Maddyness et Cegid, éditeur de solutions de gestion dans le cloud, autour de la position des CFO et de l’évolution constante du métier au sein des entreprises.

Rassurer les investisseurs avec plus de chiffres

À Lyon, deux experts du sujet étaient invités pour donner leur point de vue sur ces changements : Aymeric Bordet, CFO à temps-partiel auprès de quatre petites entreprises et startups, et Stanislas Sordet, ex-CFO à temps partiel, aujourd’hui à temps plein chez Mablink.

Tous deux s’accordent à dire que le rôle du CFO - ou DAF en français, pour directeur administratif et financier -, a connu d’importants bouleversements ces dernières années. 

La situation économique actuelle et sa relative instabilité n’y sont évidemment pas étrangères. 

Pour les petites entreprises et startups, “aujourd’hui, c’est soit elles grossissent vite, soit elles meurent”, résume Aymeric Bordet. Cela implique pour lui de prendre des décisions de façon très rapide… et d’être capable de fournir de plus en plus de chiffres. 

Il peut compter pour ce faire sur tout un panel de nouveaux outils. S’il utilise encore peu l’intelligence artificielle, il détaille avoir recours à une série de logiciels interconnectés, qu’il ajoute ou supprime de son API au gré de ses besoins. Cela lui offre une meilleure visibilité d’un point de vue comptable, avec une vision “en temps réel” sur les sorties et entrées d’argent des entreprises pour lesquelles il travaille. Mais s’ils sont plus précis et plus détaillés qu’avant, ces chiffres ne sauraient cependant suffire.

L’ESG, un sujet nouveau pour les CFO

Pour rassurer les différents acteurs du marché, d’autres critères sont entrés en compte comme les reportings ESG, face auxquels les petites sociétés semblent bien démunies, peu outillées pour répondre aux multiples questions que les investisseurs posent à ce sujet. “Sauf que certains investisseurs refusent de mettre un euro si on ne parle pas d’ESG”, souligne Aymeric Bordet. 

“On peut distinguer dans l’ESG la partie sociétale avec des données sur la parité par exemple, qu’il est facile de produire, et la partie environnementale, bien plus complexe”, complète Stanislas Sordet. Calculer son empreinte environnementale relevant parfois du calvaire, le CFO de Mablink confie qu’il mise pour l’instant de son côté sur les facteurs les plus évidents et simples à actionner, comme le choix des locaux pour des locaux plus verts, etc. Mais à terme, dit-il, les directeurs administratifs et financiers devront sûrement prendre de plus en plus de poids sur des sujets comme l’ESG. 

Une mission de “business partner”

La répartition des tâches est, de manière générale, un vrai sujet d’actualité pour les CFO. Elle dépendrait, d’après nos invités, de plusieurs critères, notamment du degré de maturité d’une entreprise, de sa taille, de la personnalité de ses dirigeants, et du secteur d’activité dans lequel ces derniers évoluent. 

Stanislas Sordet explique qu’il doit parfois, en tant que CFO à temps plein, prendre en charge des tâches plus stratégiques pour le compte de l’entreprise qui l’emploie. Il y aurait, explique-t-il, tout un tas d’activités connexes qui “tombent dans sa bannette”, comme les achats, la gestion du matériel informatique, etc.

Les directeurs administratifs et financiers ont désormais un véritable rôle de partenaires business et stratégiques, résume l’expert. Ils ont maintenant un important travail de communication à fournir.”

Aymeric Bordet estime que cette communication, que ce soit auprès des banquiers, des investisseurs ou en interne pour “insuffler la culture cash dans l’entreprise”, lui prend déjà pas moins de 50% de son temps de travail. “Fournir des rapports chiffrés ne suffit plus pour le faire comprendre”, résume-t-il de son côté.

La puissance du réseau pour les CFO

Face aux larges évolutions du métier de CFO ou DAF, comment se tenir à jour ? Comment se former aux nouveaux enjeux, aux nouveaux outils ? Lors de cette première édition de Meet My CFO, Aymeric Bordet et Stanislas Sordet donnent presque à l’unisson leur secret : le réseau.

Il y a parfois un tel grand écart entre les sujets que l’on touche et/ou les panels de compétences nécessaires, que le plus simple est bien souvent de contacter nos pairs qui maîtrisent tel ou tel sujet”, constate le premier.

Stanislas Sordet a de son côté mis en place de son côté une “hotline” en cas d’imprévu. Il sait quels pairs contacter pour obtenir des conseils ou des explications. Pour lui, le fait d’être à plein temps n’évite pas le sentiment de solitude et d’isolement du directeur administratif et financier, surtout dans les PME.

Vous êtes CFO, ou simplement intéressé à titre personnel par le métier ? Découvrez le replay de cette masterclass.