Sous le soleil du Pays basque, les surfeurs et les vacanciers profitent encore de la quiétude de la fin de l’été, mais il est déjà l’heure de la reprise pour les adeptes du bitcoin. En effet, les professionnels qui gravitent autour de la plus populaire des cryptomonnaies se retrouvent cette semaine à Biarritz à l’occasion de l’événement Surfin’ Bitcoin pour échanger et débattre sur les différents segments du secteur.

Il faut dire que ce ne sont pas les sujets qui manquent car le paysage de la cyptosphère a considérablement évolué depuis l’an passé. Et pour cause, la plateforme FTX s’est effondrée de manière spectaculaire, plongeant l’écosystème dans l’angoisse et l’incertitude. Mais la crise, aussi grave est-elle avec la disparition d’un poids lourd mondial des cryptomonnaies, est aussi l’occasion pour le secteur de franchir un nouveau cap en matière de maturité. Car si un scandale de cet ampleur suscite évidemment beaucoup de défiance au sein du grand public, il amène également l’ensemble des acteurs de l’écosystème à se remettre en question pour mieux se structurer.

La régulation au cœur des discussions, mais pas que…

Qui dit structuration, dit notamment régulation. Dans ce sens, l’arrivée du règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets) en 2024 obligera les entreprises de la cryptosphère à respecter de nouvelles règles au sein de l’Union européenne (UE) pour mettre fin à une sorte de «Far West crypto» qui a fait perdre beaucoup d’argent à la plupart des investisseurs et permis à de nombreux fraudeurs de sévir en passant entre les mailles du filet des régulateurs. Dorénavant, les fournisseurs de services sur crypto-actifs (CASP) devront s’enregistrer et montrer patte blanche aux autorités pour avoir le droit d’opérer dans l’UE, sur le modèle de ce qui est déjà proposé en France avec le statut de prestataire de services sur actifs numériques (PSAN).

Mais si la réglementation est évidemment au cœur des discussions durant cette quatrième édition de Surfin’ Bitcoin, ce n’est pas le seul sujet qui intéresse les participants. En effet, les dernières avancées techniques dans l’écosystème bitcoin, le volet juridique, le rapport de force entre la cryptosphère et la finance traditionnelle, ou encore la révolution des paiements internationaux engendrée par l’émergence de stablecoins et des monnaies numériques des banques centrales (CBDC) sont autant de thématiques qui rythment ces deux jours d’échanges et de conférences, à deux pas de l’Atlantique, au Casino de Biarritz.

Dans un bear market qui se prolonge, cet événement est l’occasion pour l’écosystème d’afficher sa résilience et de réfléchir aux initiatives à mettre en place pour se structurer contre vents et marées. «La crypto est encore dans une phase d’adolescence», estime ainsi Charles Guillemet, CTO de Ledger. La licorne qui compte Éric Larchevêque parmi ses fondateurs fait figure de modèle à suivre dans le secteur avec un mantra qui fait plus que jamais écho à l’actualité : «not your keys, not your coins» (pas votre portefeuille personnel, pas vos cryptos).