Vers quel métier se diriger ou se réorienter ? Dans quel dispositif de formation s’inscrire ? Quel financement disponible ?

« En matière de formation, l’offre est riche, les financements nombreux et les acteurs de l’accompagnement multiples mais ils peinent parfois à se croiser », introduit Sébastien Levy Prudent, cofondateur d’Olecio. Si le CPF est populaire, selon le codirigeant de la startup, il intervient à l’issue d’un parcours où l’idée de l’orientation a déjà muri : « Cela répond à quelqu’un qui sait sur quoi se former mais il y a un besoin en amont pour des projets de transition professionnelle, de réorientation ou même d’orientation. A chaque profil ; jeune, demandeur d’emploi, salarié… ; correspond un dispositif tandis que la cour des comptes met en lumière leur instabilité. ».

Olecio a vu le jour en 2021 pour faciliter l’accessibilité à l’information sur la formation et l’orientation à tous ceux qui manquent de temps, d’appétence ou de moyens pour l’obtenir. « Nous avons voulu faire quelque chose qui s’apparente aux usages qui marchent comme YouTube ou Netflix avec des prises en main faciles. ».

La gamification pour informer

Olecio entend devenir une passerelle pour ceux qui scrollent sur les réseaux sociaux en les orientant vers des sites dédiés à la prise d’information. En 2022, 100.000 visiteurs se rendaient sur la plateforme tandis qu’à l’été 2023, ils étaient 50.000 chaque mois. La startup ambitionne d’atteindre 200.000 visiteurs par mois. « Depuis le début de l’année, nous avoisinons une hausse de 50 % de la fréquentation. ». En parallèle, le dirigeant précise que 50 % des actifs pensent à se reconvertir. Pour les jeunes, la startup a lancé OMG, Orientations Métier Go, une application gratuite pour qu’ils découvrent différents métiers.

A la façon de PokemonGo, en promenant son smartphone ou sa tablette sur des objets, l’utilisateur collectionne des cartes métier qui leur sont attachés. Une table en bois pourra ainsi inviter le joueur à s’intéresser aux métiers de forestier, menuisier, transporteur ou vendeur de meubles. « Alors qu’il existe 11.000 appellations de métiers réparties en 500 catégories, les jeunes n’en connaissent qu’une quarantaine. ». Pour l’heure, Olecio décrit déjà 400 métiers et prévoit d'en atteindre 1.000 d’ici la fin 2023. « Cela couvrirait 10 % des métiers qui représentent 90 % de la demande réelle. ».

Des partenaires concernés

Olecio multiplie également les partenariats avec les acteurs de la formation, une centaine parmi lesquels l’AFPA par exemple, auprès desquels la plateforme fait de la prescription. « Nous sommes aussi partenaire de l’Etat dans le cadre des maraudes numériques qui visent à repérer les jeunes sans emploi ni formation mais qui pourraient profiter d’un dispositif. ». Olecio se fixe l’objectif de recenser 10.000 jeunes d’ici 2024. Pour renforcer son équipe afin d’accompagner son développement avec l’apparition de nouveaux marchés, en complément de son autofinancement par l’intermédiaire de l’activité de conseil et la monétisation des mises en relation, la startup prévoit une levée de fonds de 5 à 10 millions d’euros en 2024.

« Nous avons rencontré EduCapital fin 2021 qui nous a fait remarquer que nous devions affiner les données. Depuis, nous avons mesuré notre taux de transformation. ». Sur 1.000 personnes qui arrivent sur la plateforme Olecio, 12 % s’inscrivent dans un parcours long pour suivre une formation métier auprès d’un partenaire.

Avec les prochains Jeux Olympiques de Paris, la startup se dit compétente pour identifier les profils susceptibles de répondre à la pénurie dans certains métiers comme les agents de sécurité ou les hôtesses d’accueil.