Maddyness en parlait récemment, les collaborations entre startups et grands groupes sont loin d’être toujours fructueuses. Il faut savoir poser les bonnes bases et être prêts à soutenir l’effort sur le long terme. Une entreprise en a fait son fonds de commerce : Startup Palace.

Ouest France comme point de départ

En 2015, le média Ouest France se posait de nombreuses questions pour augmenter son audience tout en améliorant la monétisation de celle-ci. L’un des fondateurs de Fortuneo invite le journal à se rapprocher d’Antoine Dumont, Mathieu Le Gac et Benoît de la Celle, les cofondateurs de Startup Palace. S’ils accompagnaient jusqu’alors des entrepreneurs de la région nantaise, ils ne s’étaient encore jamais vraiment penchés sur le sujet de la collaboration entre startups et grandes entreprises. Ils vont pourtant en faire leur spécialité.

« C’est au cours de ce premier projet avec Ouest France que nous avons imaginé notre format propre, explique Mathieu Le Gac à Maddyness. On se présente aujourd’hui comme des animateurs de projets de collaboration startups et grandes entreprises. On va ainsi identifier des startups un peu partout en France et en Europe, puis on va faire connaître ces innovations, à un maximum de gens au sein d’une entreprise. On ne prétend d’ailleurs pas sélectionner les “meilleures startups”, mais celles avec lesquelles il y a le plus de chance qu’une collaboration puisse émerger. ».

Huit ans plus tard, Startup Palace travaille toujours avec Ouest France qui a depuis réussi à grimper sur le podium de la presse numérique (oscillant régulièrement entre la première et la seconde place alors qu’ils étaient tout juste dans le Top 10 en 2015) en multipliant leurs audiences numériques par cinq. Il est évidemment difficile de se faire une idée précise de la part apportée par la petite structure nantaise, mais la collaboration a réellement été transformatrice pour le journal qui applique les méthodologies de Startup Palace lorsque les équipes doivent mettre en place des projets en interne.

Le déploiement en consortium

Inspirée par cette première expérience réussie, l’équipe de Startup Palace décide de répliquer le modèle de cette mission avec Ouest France avec d’autres entreprises. Ils répondent ainsi en 2017 à un tout premier appel d’offres d’un consortium en création nommé French Assurtech qui regroupe de nombreux acteurs de l’assurance parmi lesquels Covea, Groupama, MAIF, Macif, MAAF, etc. Avec l’ambition d’inventer l’assurance de demain, Startup Palace va de nouveau faire ce travail de médiateur auprès d’un vaste écosystème de startups.

« Il s’agit donc d’un dispositif similaire à celui mis en place avec Ouest France, explique Mathieu Le Gac. Mais nous avons ajouté un étage supplémentaire. Quand l’un des membres de French AssurTech réalise une collaboration avec une startup, tous les travaux qui ont été réalisés vont être partagés avec l’intégralité des membres du consortium pour que cela puisse faire gagner du temps aux autres dans le déploiement de l’innovation en interne. » .

Chaque nouveau projet est donc une nouvelle source d’apprentissage pour Startup Palace. Celui-ci leur apprendra comment faire travailler efficacement des acteurs qui sont concurrents. En effet, le dispositif est toujours actif six ans plus tard grâce à la confiance qui a réussi à s’installer très tôt entre les différents membres du groupe. « C’est une histoire de personnes, lâche Mathieu Le Gac. D’hommes et de femmes où l’on va réussir à créer des momentum de confiance. Il faut arriver à mettre en place cette dynamique où tout le monde se sent en confiance pendant les réunions, comprenant qu’ensemble nous sommes plus fort et que l’on pourra aller plus loin. Ce qui était une évidence dans le cadre d’acteurs de cette culture du mutualisme. ».

La suite

Startup Palace ne s’arrête pourtant pas là. Devant le succès du fonctionnement en consortium, ils décident de créer une nouvelle verticale, cette fois sur l’agroalimentaire en allant notamment embarquer le géant Sodebo. Un sujet qui les passionne et qui les amène aussi à organiser le Foodtech Festival à Nantes le 19 octobre prochain. Un événement, dont Maddyness est partenaire, qui se présente comme un festival pour imaginer le futur de l’alimentation.

Huit ans après leur lancement, Startup Palace a ainsi accompagné 30 entreprises avec 450 startups.
« L’une de nos particularités est que nous n’accompagnons pas de boîtes cotées en Bourse, explique Mathieu Le Gac. Ces dernières doivent rendre des comptes trimestriellement et ont beaucoup plus de mal à innover et à se lancer dans l’Open Innovation. On a mis du temps à poser ce constat, mais on s’est rendu compte que nous ne travaillions qu’avec des entreprises qui réfléchissent au temps long. ».