« En novembre 2022, quand Open IA a créé l’interface ChatGPT pour l’ouvrir à tous gratuitement, on a senti que quelque chose se passait », se souvient Martin Pavanello, fondateur de Mister IA. Dans la foulée, le jeune homme a donc créé une newsletter bi-hebdomadaire pour annoncer, décrypter et analyser l’actualité liée à l’intelligence artificielle. En quelques mois, 20.000 abonnés s’inscrivent pour suivre le support. « Là encore, on a vu qu’il y avait quelque chose à faire et on s’est interrogé sur la monétisation. On s’est tourné vers nos clients pour identifier leur besoin et il en est ressorti du conseil et de la formation des collaborateurs et utilisateurs d’IA générative et ChatGPT. ».

L’arrivée de ces outils en entreprise a soulagé les salariés de certaines tâches à faible valeur ajoutée : un service client qui rédige des mails de réponse à ses clients, une équipe marketing qui veut créer une campagne publicitaire, un secteur d’activité noyé sous les documents PDF qui a besoin d’en extraire les données clés, une succession de multiples réunions avec autant de résumés à rédiger ou encore un service des ressources humaines à la recherche de profils spécifiques… Autant d’actions que l’IA, ChatGPT ou des dérivés peuvent réaliser sans peine en quelques secondes à condition d’y être sensibilisé et formé.

Mister IA, à mi-chemin entre la boîte de conseils et l’organisme de formation

Pour autant, selon le dirigeant de Mister IA, créée en juin 2023, les cols blancs et les hauts salaires seraient les premiers à risquer leur emploi, notamment les analystes financiers. « Pour autant, même aux Etats-Unis, on ne licencie pas comme ça. Devant les gains de productivité, de 15 % à 20 %, certaines entreprises passent à la semaine de quatre jours. » Mister IA entend donc préparer les entreprises à cette vague susceptible de les inquiéter tout autant que la vitesse d’évolution de la technologie. Pour y parvenir, la startup est devenue une agence d’accompagnement, a mi-chemin entre la boîte de conseils et l’organisme de formation. « On s’inscrit dans la durée, une seule formation ne suffit pas dans un écosystème en mouvement perpétuel. » .

La startup propose une offre d’audit et de conseil ainsi qu’un volet formation. « On veut aussi leur donner des cas d’usage. ». Le Crédit Mutuel Arkea, SwissLife, Covéa, la Société Générale et la Caisse des Dépôts s’inscrivent déjà parmi les clients de la jeune pousse qui annonce une levée de fonds d’un million d’euros réalisée auprès de 11 business angels. « On pense que l’expansion européenne peut aller vite, que notre activité peut rapidement se dupliquer donc on veut être agile et avoir la capacité de se positionner. On pourrait aussi bien encore avoir les fonds dans un an. ». La Suisse, la Belgique et le Moyen-Orient toquent déjà à la porte tandis que Mister IA n'exclut pas non plus une croissance externe à moyen terme.