Créé en 2022 par Nicolas Rizk et Romain Baranger, Campus Fund est le premier fonds d'investissement destiné aux entrepreneurs, étudiants ou récemment diplômés en France. Le jeune fonds VC soutient des startups innovantes avec un investissement allant jusqu'à 60.000 euros en équivalent de love money ou pré-amorçage. Campus Fund annonce aujourd’hui la clôture réussie de sa deuxième levée de fonds. Une étape qui lui permettra d’investir dans 25 startups supplémentaires. « L’entrepreneuriat étudiant est en plein essor. Les écoles et universités se dotent d’incubateurs et de fonds et l’entrepreneuriat devient une voie de sortie prisée », commente Nicolas Rizk.

Ce second tour de financement d’1,5 million d'euros bénéficie du soutien de plus de 50 investisseurs, dont Thierry Petit, co-fondateur de Showroomprivé, Justin Ziegler co-fondateur de Priceminister ou Jade Francine, co-fondatrice de WeMaintain, ainsi que des hauts dirigeants d'entreprises comme Guillaume Sarkozy, l’ancien directeur général de Malakoff Mederic. Au total, plus de 60 investisseurs ont aujourd’hui investi dans le fonds, la plupart sont des particuliers, mais Campus Fund compte aussi un fonds étranger et trois family offices.

Campus Fund, un Dorm Room Fund à la française

Si la démarche est novatrice en France, elle connaît déjà un réel succès outre-Atlantique. En 2012, le fonds américain First Round Capital avaient lancé sur ce même principe Dorm Room Fund, un fonds qui a aujourd’hui financé plus de 200 sociétés, et réalisé plus de 15 exits, dont récemment celui de Fiscal Note, introduit en Bourse à une valorisation de 1,3 milliard de dollars.

Dans cette lignée, d’autres fonds étudiants ont vu le jour. C’est en observant cette tendance, mais aussi l’inexistence d’un fonds français similaire, que Nicolas Rizk et Romain Baranger, eux-mêmes étudiants à Dauphine et Neoma, ont lancé Campus Fund. « Nous pensons que les étudiants entrepreneurs sont les plus à même de créer des innovations de rupture et que les grandes entreprises de demain sont créées sur les campus, aujourd’hui. Or, il existait un réel désert de financement pour cette frange de la population entrepreneuriale. Nous avons donc voulu créer un Dorm Room Fund à la française, et nous avons pour cela échangé avec tous les fonds qui s’étaient lancés sur le créneau afin d’avoir leur retour d’expérience et d’adapter le modèle aux spécificités du marché français », déclare Nicolas Rizk co-fondateur de Campus Fund. « D’après nos calculs, basés sur des données Crunchbase et European Unicorn Map, au moins une licorne mondiale sur cinq, à l’instar de Facebook (Meta), a été créée par des étudiants ou jeunes diplômés », ajoute-t-il.

25 participations viendront s’ajouter aux 7 existantes

Depuis 2022, Campus Fund a déjà réalisé sept investissements. Cinq d’entre eux sont aujourd’hui publics, dont Kleep, une solution basée sur l’IA qui aide les retailers de l’industrie de la mode, Luniwave, qui soutient les hôteliers dans leur transition écologique, Selvitys, une solution automatisée de sondages en ligne, Estale, une solution qui simplifie la gestion immobilière pour les syndics de copropriété, ou encore Meteory, qui utilise des technologies de surveillance satellitaire pour aider les décideurs à faire des choix éclairés en vue de la neutralité carbone. Trois de ces participations ont déjà sécurisé de nouveaux tours de table. Les deux derniers deals du fonds, dont une société dans la mode de seconde main, devraient être annoncés courant octobre.

En plus de l’activité de financement, les fondateurs ont également développé le Campus Fund Advisory, une entité (détenue par neuf entrepreneurs et dirigeants actionnaires du fonds) elle-même actionnaire du fonds et spécifiquement dédiée à l'accélération des entreprises du portefeuille. « On y voit un vrai alignement des intérêts, ces entrepreneurs qui accompagnement les étudiants deux à quatre jours par mois, sont aussi intéressés financièrement à leur réussite », explique Nicolas Rizk.

Un second fonds est prévu, à horizon 2025. « L’idée sera de pouvoir suivre les startups jusqu’à la série A et d’élargir les investissements à l’Europe », précise Nicolas Rizk.