Contrairement aux modèles d'investissement ou d'incubation traditionnels, Entrepreneur First mise sur l'investissement dans le talent : "Nous croyons fermement que la réussite à long terme d'une startup est étroitement liée à la qualité de son équipe fondatrice", explique Coralie Chaufour, à la tête du bureau français d'Entrepreneur First qui a lancé pour la première fois deux cohortes en simultané.

"Core, c’est notre programme historique", rappelle Coralie Chaufour. Lancé tous les six mois, ce programme s’adresse aux talents qui ont entre deux et sept ans d'expérience professionnelle. "Nous voulons les mettre dans les meilleures conditions possibles, pour trouver le meilleur cofondateur, identifier un problème à résoudre et donc une idée de startup". Les participants sont ensuite accompagnés jusqu’au premier tour de seed.

Cette fois-ci, le programme Core est complété par le programme Graduate, destiné aux talents qui n'ont pas encore entamé leur carrière professionnelle.

Pousser les jeunes talents à choisir l’entrepreneuriat reste un défi

"Lorsque nous examinons notre portefeuille, nous constatons que les startups les plus avancées, celles qui ont atteint le statut de licorne ou qui sont en passe de le devenir, ont été fondées par des individus fraîchement diplômés", explique Coralie Chaufour. La directrice générale cite également Facebook et Microsoft comme exemples : "des entreprises qui ont été lancées par des gens qui ont dropout de leurs études.".

Cependant, Coralie Chaufour admet que persuader ces jeunes talents de se lancer dans l'entrepreneuriat plutôt que d'accepter une offre d'emploi en CDI peut être un défi. Le programme Graduate agit donc comme une porte d'entrée pour les rassurer et susciter davantage de vocations.

Un hub européen ?

En l'espace de cinq ans, Entrepreneur First Paris a soutenu la création de plus de cinquante startups. "C'était notre objectif initial, créer et investir dans au moins une dizaine de startups par an, et cet objectif est en forte croissance pour les années à venir", précise Coralie Chaufour. À tel point que le bureau de Berlin a été fermé afin de renforcer les efforts à Paris. "Nous aspirons à devenir le hub d'Entrepreneur First pour l'Union européenne.".

Interrogée sur les facteurs de réussite, la directrice générale souligne évidemment le modèle unique d'Entrepreneur First, qui se concentre sur les profils d'ingénieurs et de scientifiques, souvent porteurs d'innovations technologiques majeures. Mais Coralie Chaufour met également en avant la forte concentration de talents en région parisienne, tant pour les profils d'ingénieurs que de scientifiques. Contrairement aux modèles américain et britannique, "en France, il n'existe pas de lien très fort entre ces profils, la recherche académique, leurs cursus, et la transformation de ces connaissances en applications commerciales." . Le vivier de talents de la région parisienne représente donc un terreau fertile pour créer des synergies entre le développement de technologies innovantes et leur mise sur le marché.

Les deux programmes ont démarré au début du mois d'octobre. Parallèlement, l'ouverture des candidatures pour la cohorte estivale, qui débutera en avril, est prévue pour le 16 octobre.