Chaque année, en France, près de 30 millions d’appareils électroménagers tombent en panne… et seuls 5 millions sont réparés. Depuis 2020, afin de lutter contre ce gaspillage, l’État a promulgué la loi AGEC, anti-gaspillage pour une économie circulaire. En parallèle, des startups se lancent sur le marché de l’électroménager et proposent des réparations simplifiées mais aussi des appareils reconditionnés pour éviter d’acheter systématiquement du neuf.

C’est le cas d’EverEver, à l’initiative d’un « lave-vaisselle révolutionnaire ». Le crédo de la startup est simple : un lave-vaisselle conçu pour durer, facilement réparable et évolutif dans le temps pour s’adapter au quotidien et aux envies de changement de chacun : « Le prêt-à-jeter est aberrant écologiquement et économiquement mais le marché de l’électroménager est peu innovant, nous essayons de casser cette tendance », explique Martin Hacpille, fondateur d’EverEver. Un marché tellement bloqué que l’Autorité de la concurrence a épinglé six grands fabricants (Bosch Siemens, Candy Hoover, Eberhardt Frères, Electrolux, Indesit et Whirlpool), leur infligeant une amende record de 189 millions d’euros en 2018 pour entente de grande ampleur.

Réduire l’impact écologique

D’autres, de leur côté, parient sur le reconditionné, comme Underdog. La startup a récemment levé 3,8 millions d’euros pour reconditionner le gros électroménager. Un atelier a été ouvert à Nantes avec l’objectif de commercialiser des lave-vaisselles, des lave-linges et des sèche-linges reconditionnés jusqu’à -50 % du prix du neuf et garantis deux ans. Autre exemple avec Daan Tech, basée en Vendée, qui conçoit, produit et commercialise du matériel électroménager « fabriqué en France, de haute qualité, à tarif compétitif, conçus pour durer 10 ans et utilisant des matériaux recyclés », peut-on lire sur le site.

L’entreprise Murfy, pour sa part, espère rendre obsolète l’obsolescence programmée. Lancée en 2017, la startup mise sur la réparabilité du gros électroménager. « Se faire livrer un lave-linge neuf, cela représente 300kg de CO2 émis quand une réparation n’émet que 12 à 18kg de CO2 », détaille Guy Pezaku, cofondateur de Murfy. Si le marché du gros électroménager pèse pour 6 milliards d’euros en France, celui de la réparabilité est « 10 à 15 fois plus petit », dit encore Guy Pezaku.

Les acteurs émergents du secteur de l’électroménager tentent de bousculer un marché à la fois peu innovant et où les possibilités d’innovation de rupture sont réelles. Les clients, eux, deviennent attentifs à leur empreinte environnementale. « Il y a une vraie prise de conscience, les gens prennent de plus en plus en compte l’impact écologique dans leur achat, de même qu’ils privilégient de façon de plus en plus marquée le Made in France », conclut le PDG d’EverEver, Martin Hacpille.