D’un côté BMW iVentures, le fonds d’investissement du groupe. De l’autre le Startup Garage, l’entité dédiée à l’open-innovation. Le constructeur allemand, propriétaire des marques BMW, MINI et Rolls-Royce, a en effet décidé de bien distinguer ses deux activités orientées vers les startups. « Avec le Startup Garage, BMW n’est pas un investisseur, mais un client : mon rôle est de travailler avec des startups plutôt matures, en les connectant à des business units, sur la base d’un projet », précise ainsi Bernhard Horst, son directeur depuis novembre 2022, arrivé à ce poste après un parcours au sein des départements achats du groupe.

Depuis la création du Startup Garage en 2015, 176 Proof-Of-Concepts (POC) ont été menés à bien avec les différents départements du groupe. Pour 50 % des startups concernées, cela s’est traduit par des commandes à plus long terme. « Le Startup Garage est le fruit d’un constat : dans notre secteur, les équipementiers automobiles ne sont plus les seuls pourvoyeurs d’innovation. L’innovation vient désormais aussi de plus petites entreprises », explique-t-il.

Un large périmètre de recherche pour le BMW Startup Garage

Pour identifier les startups pertinentes, le Startup Garage s’appuie sur une équipe d’une quinzaine de personnes : une équipe centrale de 5 personnes à Munich, des référents dans les différents départements du groupe et en réseau international de “scouts”, présents en Chine, en Israël, au Japon, aux États-Unis et en Corée. Grâce à eux, une trentaine de partenariats sont établis chaque année.

Leur champ d’investigation est large : véhicule connecté et autonome, mobilité électrique, interfaces utilisateurs, robotique, impression 3D, logistique, jumeaux numériques, data et intelligence artificielle, sécurité informatique,... mais aussi économie circulaire et matériaux durables, traçabilité, green IT ou production d’énergie verte… De la R&D aux chaînes de production, en passant par les fonctions support, peu de domaines échappent à l’intérêt du Startup Garage.

« Mais si nous identifions des collaborations potentielles en dehors de ces sujets stratégiques, nous pouvons quand même les explorer : la clé, c’est d’avoir en face une business unit qui a besoin de cette solution », précise toutefois Bernhard Horst. Au passage, celui-ci regrette le trop faible nombre de startups françaises parmi ses partenaires : depuis 2015, seules 6 ont participé au programme. « Ce n’est pas à la hauteur de ce que représente l’écosystème technologique français », reconnaît-il, en promettant d’intensifier ses efforts en direction des startups de l’écosystème.

En France, un partenariat avec le Moove Lab

Pour cela, il peut s’appuyer sur le travail de la filiale française, active auprès des startups hexagonales depuis 2016 - d’abord avec le concept des “BMW Tech Dates”, puis depuis 2021 avec un partenariat avec le Moove Lab, un accélérateur de startups dans le domaine de la mobilité et de l'automobile, implanté à Station F.

« C’est la référence en France en matière de mobilité, avec un nouveau batch de startups tous les six mois. Il nous permet d’identifier des startups qui proposent des innovations de rupture et apportent de vrais avantages en termes de mobilité, notamment durable », explique Ludovic Leguem, le directeur de la Communication et des Affaires Publiques de BMW Group France.

Celui-ci ajoute : « Nous coachons les startups les plus prometteuses et les connectons avec les départements qui sont pertinents chez nous. Certaines sont également présentées au Startup Garage pour entrer dans des logiques de POC. » Un moyen de montrer que même si BMW Group n’a qu’une filiale de distribution en France et aucune usine sur le territoire, il peut quand même accompagner les startups locales. Dans chaque promotion du Moove Lab, BMW France établit des liens privilégiés avec cinq startups en moyenne.

Explications avec Bernhard Horst, son directeur, et Ludovic Leguem, Directeur de la Communication et des Affaires Publiques de BMW Group France.