Alors qu’il existe de plus en plus d’initiatives pour aboutir à des substituts qui imitent le goût, la texture et les valeurs nutritionnelles de la viande et du poisson, comme La Vie et Umiami, la startup Nūmi s’attaque à un défi d’envergure en se positionnant sur le segment de l’alimentation infantile. En effet, la société s’attèle à produire du lait maternel par culture cellulaire.

Dans le cadre de son développement, la jeune pousse tricolore annonce avoir bouclé une première levée de fonds de 3 millions d’euros en pré-seed. A cette occasion, Heartcore Capital, HCVC (ex-Hardware Club) ou encore la Financière Saint-James ont effectué leur entrée au capital de l’entreprise.

Fondée en janvier 2023 par Eden Banon-Lagrange et Eugénie Pezé-Heidsieck, la société veut apporter une alternative aux femmes qui ne peuvent pas ou ne veulent pas allaiter. Mais le défi est de taille pour se rapprocher de l’apport nutritionnel du lait maternel alors qu’un nourrisson a besoin de 1 500 constituants présents dans le lait maternel humain qui sont nécessaires à sa croissance. Nūmi rappelle notamment que le lait maternel apporte de nombreux bienfaits, comme le renforcement de l'immunité, la régulation de la satiété et du métabolisme, ainsi que le développement du cerveau du bébé.

Un lait maternel in vitro pour accompagner la croissance des nourrissons 

Proposer une alternative au lait maternel traditionnel est une tâche ardue puisque «l’intolérance aux protéines de lait de vache est une allergie courante qui rend son absorption moins digeste et complique la vie d’un nombre important de familles», note la startup. Pour résoudre cette équation complexe, Nūmi a développé une approche reposant sur le prélèvement des glandes mammaires, l’organe responsable de la synthèse du lait dans le corps des femmes. A partir de cet échantillon, l’entreprise recrée un environnement optimal favorisant leur développement, avant d’apporter les nutriments essentiels à la production d’un liquide qui se rapproche le plus possible du lait maternel habituel pour soutenir la croissance des nourrissons.

Nūmi estime que sa technologie de lait maternel in vitro peut permettre de fournir une solution à 70 % des femmes qui éprouvent des difficultés pour allaiter leur enfant ou ne souhaitant pas le faire. Pour commercialiser celle-ci, la société entend s’appuyer sur ce financement de 3 millions d’euros pour renforcer ses effectifs. «Cette première levée de fonds marque pour nous et nos équipes une étape cruciale dans notre développement. Le soutien d'importants investisseurs dans les nouvelles technologies accompagne notre ambition de devenir un leader dans ce secteur», estime Eden Banon-Lagrange, co-fondatrice et CEO de Nūmi.