En France, il existe plus de 5 000 aides publiques différentes, sans même parler des aides européennes et privées. Parce qu’il est complexe d’identifier les dispositifs auxquels une entreprise est éligible, Dynergie, Banque Populaire et Maddyness ont souhaité offrir quelques repères. 

  L’entrepreneuriat est important en France, car il y a beaucoup d’idées avec en visée un business model. Nous avons la chance d’avoir un écosystème fort autour de Bpifrance et de La French Tech qui donne de l’élan à l’entrepreneur et rassure les investisseurs. Avec Banque Populaire par exemple, nous avons injecté 1,5 milliard d’euros dans le financement de l’innovation depuis 2014”, explique Jérôme Lamotte, Directeur du Marché des Entreprises et des Ingénieries chez Banque Populaire. 

La hausse spectaculaire du financement de l’innovation

Le financement de l’innovation dans l’Hexagone représente 5,6 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année, selon Bpifrance. Un chiffre en hausse spectaculaire de 235% par rapport à la même période en 2022. 

Nous vivons une époque exceptionnelle en France, assène Paul-François Fournier, Directeur de l’Innovation de Bpifrance. Le plan France Relance, initié il y a quelques années par le Président de la République, représente en effet plus de 54 milliards d’euros d’investissements dans les innovations de rupture. Notamment autour du quantique, de l’intelligence artificielle, de l’hydrogène ou encore du nucléaire. C’est massif à l’échelle de la France et de l’Europe. Et c’est pourquoi nous n’avons jamais eu autant de moyens à notre disposition pour financer l’innovation.” 

Et ce n’est qu’une partie des dispositifs disponibles. En effet, il faut comprendre que l’écosystème du financement de l’innovation se structure autour de quatre grandes catégories, elles-mêmes divisées entre financements dilutifs et non-dilutifs :  

  1. Les interventions au capital constituent le financement dilutif, puisqu'elles impactent l’actionnariat de l’entreprise. 
  2. Les incitations fiscales, telles que le crédit impôt recherche (CIR), le crédit impôt innovation (CII) et le statut de jeune entreprise innovante (JEI). 
  3. Les aides publiques directes, qu'elles proviennent du niveau régional, national (comme Bpifrance, ADEME, ANR) ou européen (comme Horizon Europe, BEI). 
  4. Les prêts bancaires dédiés à l'innovation. 

En fonction du type d’entreprise, de son secteur, de son stade de développement — en faisabilité, développement ou en phase d’industrialisation et commercialisation, une entreprise peut bénéficier de financements ciblés et adaptés. Mais, pour organiser sa stratégie de financement, il est nécessaire de comprendre les effets de leviers entre tous ces dispositifs.   

Actionner les effets de levier

Pour définir une stratégie de financement efficace, l’enjeu est d’identifier tous les dispositifs pertinents pour son projet et surtout comprendre la manière dont ils interagissent entre eux.   

À partir de là, l’entreprise doit construire son plan, l’exécuter de manière anticipée et le suivre. 

En effet, tous ces dispositifs se répondent et forment un effet boule de neige. Par exemple, les incitations fiscales augmentent directement le résultat net de l’entreprise. Et l’augmentation de ce résultat net impacte les fonds propres, eux-mêmes conditionnent les aides publiques activables et viendront sécuriser les autres acteurs tels que les fonds et les banques privées.

En résumé, 1 euro d’incitation fiscale peut être égal à 3 euros de plus. La seule condition : réfléchir à sa stratégie de bout en bout. 

Les subventions servent à lancer la dynamique de l’entreprise, et à réduire les risques pour les investisseurs privés. Aux côtés des incitations fiscales et des aides publiques directes, elles participent au financement non-dilutif. Elles sont très importantes, car elles engendrent d’autres retombées économiques pour la France, comme de la création d’emplois et de richesses”, analyse Jérôme Lamotte. 

Comment planifier et mettre en œuvre une stratégie globale et efficace 

Cette planification doit tenir compte de la pluralité des sources de financements existantes. Les entreprises doivent ainsi sonner à la porte du bon acteur, au bon moment, si elles veulent suivre l’évolution de leur projet.   

Ces critères variés rendent la tâche des entreprises encore plus complexe : quelles aides publiques doivent-elles solliciter ? Vers quel organisme se tourner ? Quelles sont les conditions d'éligibilité ? Comment remplir le dossier de demande et maximiser les chances d'obtenir l'aide ? 

  1. La première étape : connaitre et comprendre les dispositifs et leurs interactions. C’est l’objectif de la cartographie complète que nous vous proposons.
  2. La deuxième étape, c'est de mobiliser les bonnes compétences internes (Directeur technique, produit, financier…) et externes (vos banques, vos conseillers, vos investisseurs ou vos chargés d’affaires Bpifrance…). Celles-ci vous permettront de travailler sur une roadmap et de construire le pendant financier de votre stratégie de développement.

La troisième étape, c'est de mobiliser les compétences adaptées pour aller chercher les différents dispositifs en maximisant leur chance de succès et en optimisant les conditions de financement.

Cette stratégie est totalement conditionnée à quatre indicateurs financiers majeurs qui seront regardés autant par les organismes publics que privés : les fonds propres, le taux d’endettement, le résultat et le chiffre d’affaires. Ces indicateurs sont à moduler selon les secteurs, par exemple les projets Deeptech et industriels, de temps longs, ne seront pas regardés sous le même angle, la phase de commercialisation étant plus longue.

Pour en savoir plus et décrypter les différentes aides en fonction des différents stades de développement, voici la cartographie complète en accès libre ci-dessous.