Les produits chimiques et les matériaux représentent un marché de 5 000 milliards de dollars à l’échelle internationale, ce qui en fait la troisième industrie mondiale. Mais « il faut en moyenne 2 à 10 ans pour développer un nouveau matériau alors que les industriels font face à de gros enjeux, en terme de neutralité carbone et de développement durable notamment. » C’est de ce constat qu’est partie Sarah Najmark pour créer, avec son associée, Luisa Bouneder, Osium AI. Toutes deux issues d’école d’ingénieur, avaient déjà une expérience en science des matériaux et réalisé des travaux poussés en IA, à l’Université de Stanford. 

Ensemble, et avec l’aide d’utilisateurs tests issus du monde de la recherche, elles ont mis au point une plateforme permettant de déterminer les combinaisons les plus intéressantes pour créer des matériaux performants. Et de manière plus rapide. « Grâce à l’intelligence artificielle, notre plateforme permet aux ingénieurs R&D de gagner du temps et de répondre aux nouveaux enjeux de digitalisation. » Chaque industrie, de l'aéronautique à la construction, en passant par l'aérospatiale, l'emballage, l’électronique ou le textile, doit repenser sa stratégie pour « intégrer l’industrie 4.0 afin de faire face aux nouvelles exigences du marché. » Pour la startup, l’idée est d’ailleurs de s’adresser à tous types de secteurs industriels et de « couvrir toutes les applications, en suivant les différentes étapes de développement », précise Sarah Najmark.

« En France, aux USA et même en Asie, les industries sont touchées par la problématique »

La société créée en juin et passée par Y Combinator durant l’été, a immédiatement lancé son produit sur le marché. Elle compte déjà plusieurs clients industriels, dans différents domaines à l’international. Pour accélérer son développement commercial, Osium AI vient d’annoncer sa première levée de fonds de 2,6 millions de dollars, auprès de Y Combinator et de la société de capital risque européenne, Singular, mais aussi du fonds Kima Ventures, de Collaborative Fund, ou encore de Raise Phiture, Sequoia Scout et Atomico Angel. Des business angels reconnus dans les domaines de l'IA et du software sont venus compléter ce tour de table tout comme l'industriel allemand, Ebert Hera. 

« Le premier objectif pour nous est de recruter nos premiers salariés pour continuer à développer notre outil. Nous voulons nous entourer des meilleurs ingénieurs dans le domaine de l’IA », indique la dirigeante, qui souhaite ainsi que sa plateforme soit capable de couvrir toutes les étapes de développement d’un matériau. Du conseil en formulation jusqu’à la caractérisation et à l’optimisation des processus. L’autre ambition de la startup est ainsi de poursuivre son expansion à l’international. « Nous sommes sur un marché global. En France, en Europe, aux USA et même en Asie, les industries sont touchées par la problématique. » 

Grâce à cela, Osium AI souhaite devenir « leader sur son marché et accompagner les industriels dans la transformation de leur approche. »