Après avoir lancé 12 projets de recherche de médicaments, la spin-off de l'École normale supérieure et du CNRS, née il y a quatre ans, annonce une collaboration avec Sanofi pour 140 millions de dollars. « Notre métier est de faire de la recherche de médicaments. Concrètement, nous inventons des molécules actives sur une cible thérapeutique pour empêcher le développement d’une maladie. Et ce, grâce à des outils numériques », précise Maximilien Levesque, dirigeant d’Aqemia. La société qui a mis au point une plateforme mêlant physique quantique, et statistique et intelligence artificielle, travaille notamment sur des cancers solides, comme le cancer du sein ou du poumon mais également sur les leucémies par exemple. « Nous avons commencé par ce type de pathologies mais l’objectif est d’appliquer notre technologie à d’autres maladies », précise Emmanuelle Martiano, la cofondatrice.

Plusieurs projets de recherche, dans plusieurs aires thérapeutiques

Grâce à sa plateforme, Aqemia a déjà noué des partenariats avec des compagnies pharmaceutiques telles que Sanofi, Servier ou Janssen et levé 30 millions d’euros en 2022. Cette fois, la startup va plus loin en concrétisant sa collaboration avec l’un des plus grands laboratoires pharmaceutiques au monde.

Sanofi a commencé à tester la technologie d’Aquemia en oncologie, pour les tumeurs cancéreuses, il y a 18 mois. « Les tests ont été concluants donc nous nous sommes mis d’accord sur ce super deal. L’idée est de travailler ensemble sur plusieurs projets de recherche de médicaments, dans plusieurs aires thérapeutiques et pendant plusieurs années », précise Maximilien Levesque. Après la phase de découverte de médicaments et l’identification des premiers composés actifs, l’objectif est d’aller jusqu’à la sélection du candidat préclinique. Aqemia génèrera des données en effectuant des calculs physiques à grande échelle, dès le début de chaque projet de recherche. Sanofi, de son côté, mettra à profit son expertise pour accélérer le développement de médicaments destinés à répondre à des besoins médicaux non satisfaits. « Pour nous, cela prouve que notre technologie fonctionne et que nous avons un véritable savoir-faire. Nous sommes à l’intersection de la tech et de la science, on fait se rencontrer deux mondes, et c’est aussi ce qui convainc les grands laboratoires pharmaceutiques. »

« Il doit y avoir 10 startups dans le monde capables de faire des deals de cet ordre là »

Grâce à cette collaboration, la startup va pouvoir se lancer dans de nouveaux projets de recherche et étoffer ses équipes. « Ce partenariat nous fait rentrer dans une classe de sociétés un peu différente. Il doit y avoir 10 startups dans le monde capables de faire des deals de cet ordre là. Cela nous permet de passer à l’étape d’après et d’avoir de la visibilité dans le monde entier », se réjouit le dirigeant, qui emploie 50 ingénieurs dans le domaine de la chimie, mais également du machine learning, et envisage de doubler ses effectifs l’année prochaine.

L’ambition est désormais de « trouver un équilibre entre les projets de recherche en interne et de sélectionner les meilleurs collaboration avec des laboratoires pharmaceutiques en parallèle. »