Dans le monde des technologies, Toulouse est souvent associée, à juste titre, aux domaines spatial et aéronautique. S’ils en font son expertise et sa renommée, ils représentent aussi de formidables catalyseurs pour entraîner avec eux d’autres secteurs en plein essor comme la greentech et l’agritech. « Les atouts de Toulouse sont inhérents à ses industries historiques, l’aéronautique qui permet de développer des systèmes embarqués, et le spatial qui nous apporte la géolocalisation essentielle à une agriculture durable et la maîtrise des intrants avec des économies de l’ordre de 60 à 80 % » explique Jean Daydé, directeur du campus de Lamothe, propriété de l'Ecole d'Ingénieurs de PURPAN.

Ce domaine agricole produit notamment 1 million de litres par an de lait par an. Il constitue
également un lieu d’enseignement et de recherche tout autour des thématiques du bien-être animal, de la transition agroécologique, de l'énergiculture - méthanisation et photovoltaïque - et de la biodiversité. Il fait partie d’un écosystème agritech en fort développement aux côtés des greentech dans la métropole toulousaine qui ne manque pas d’arguments convaincants sur le sujet de l’impact.

Un terreau favorable

Preuve de son engagement en faveur des greentech et cleantech, la Région Occitanie a alloué 150 millions d'euros en faveur de l'hydrogène vert jusqu'en 2030 à travers le plan d’animation de la filière HyDeO. En 2025, un technocampus accueillera le plus grand centre européen de recherche, d’essai et d’innovation technologique à Francazal qui a pour ambition de devenir le campus des mobilités innovantes et décarbonées. Toulouse se veut elle-même être un terrain d’expérimentation notamment au travers le Plan Climat-Air-Énergie Territorial (PCAET) pour affirmer la métropole comme animatrice territoriale de la transition énergétique, mais aussi innover pour l'exemplarité et généraliser les pratiques d'excellence.

Un environnement fertile

Selon Jean Daydé, « beaucoup de moyens sont déployés sur la métropole pour développer les liens entre les différents acteurs, incubateurs, industriels, chercheurs, investisseurs, collectivités territoriales ». En effet, 20.000 m 2 de pépinières, de nombreux accélérateurs et incubateurs et plus de 30 structures d'accueil et d'accompagnement pour
les startups sont présentes à Toulouse. « Il n’existe sans doute pas beaucoup d’endroits en France où il est aussi facile d’entrer en relation avec des chercheurs ou avec des partenaires industriels, avec en fil rouge de ces collaborations, l’entraide, notamment à l’export » se réjouit Jérémy Fain, CEO de Blue Water Intelligence. La capitale d’Occitanie accueille aussi depuis peu le deuxième incubateur du réseau GreenTech verte. Installé sur le site de Météo France au sein de l’École nationale de la météorologie, il se positionne sur le thème des objets connectés au profit de la transition énergétique.

De nombreux champs à investir

Toulouse excelle dans divers secteurs à impact, dont l'énergie, l'environnement, l'agriculture et l'économie circulaire.  Dans le domaine de l’eau, Jérémy Fain constate d’avoir de la chance de compter « à Toulouse, l’expertise croisée de laboratoires de recherche en hydrologie parmi les meilleurs en France, et d’acteurs des technologies spatiales à la pointe en Europe, mais aussi de disposer d’une concentration importante de cerveaux et de talents. ». En termes de mobilité intelligente et durable, la métropole dispose notamment du cluster TOTEM (Transport d’Occitanie Terrestre Et Maritime), qui fédère les entreprises, académiques et laboratoires de recherche des filières automotive, rail et maritime.

Des figures de proue

Aux côtés de Blue Water Intelligence, qui développe donc une solution pour suivre et anticiper le débit des rivières, de nombreuses startups toulousaines se sont d’ailleurs déjà fait un nom dans leur domaine. Naïo Technologies par exemple qui conçoit des robots agricoles pour aider les agriculteurs à optimiser leur temps de travail, ou encore Water Horizon qui développe une technologie permettant de récupérer la chaleur industrielle perdue, la stocker puis la distribuer sous forme d’énergie propre. Immoblade, elle, fait partie de la sélection des « 100 startups où investir en 2021 » du magazine Challenges, et sa nouvelle génération de vitrages passifs a été labellisée GreenTech Innovation par le Ministère de la Transition Écologique.