Détecter les bactéries des produits de consommation en quelques minutes contre une vingtaine de jours actuellement, cette innovation de rupture basée sur l’IA pourrait bien révolutionner les industries agroalimentaire, cosmétique et pharmaceutique. Telle est la promesse de Spore.Bio, la startup fondée à Paris en janvier 2023 par Amine Raji (CEO, ex-Nestlé), Maxime Mistretta (CTO, PhD et Postdoctorat de l'Institut Pasteur en Microbiologie) et Mohamed Tazi (COO, cofondateur de Gymlib).

Moins d’un an après sa création, la jeune pousse française annonce lever 8 millions d’euros en pré-seed auprès d’un pool d’investisseurs. Avec en tête LocalGlobe, EmergingTech Ventures, NoLabel Ventures, Famille C Participations ou encore les business angels Mehdi Ghissassi (Google DeepMind) et Roxanne Varza (Station F), Eric Carreel (Withings). « Nous sommes ravis de travailler avec des partenaires qui vont nous apporter leurs expériences stratégiques et leurs compétences techniques sur des sujets de deeptech et de propriété intellectuelle qu’ils connaissent bien », se réjouit Amine Raji, cofondateur et CEO de Spore.Bio.

Devenir leader mondial de l’industrie microbiologique

Avec deux brevets mondiaux déposés et “une dizaine dans le pipe”, Spore.Bio entend révolutionner le monde des tests microbiologiques et “devenir un leader mondial de l’industrie microbiologique”, ambitionne Amine Raji. Finie la boîte de Petri traditionnelle et la mise en culture des bactéries pendant plusieurs jours en labo externe, place à l’intelligence artificielle pour détecter les bactéries sur les lignes de production. « Notre solution optique couplée à l’IA nous permet de réaliser, en direct des usines, des tests en quelques minutes contre une vingtaine de jours habituellement », explique Amine Raji.

Comment ? En s’appuyant sur « un algorithme de machine learning capable de repérer la signature des bactéries ». Un software assure ensuite la traçabilité des tests. La méthode réduit ainsi les coûts et les risques de contamination croisée tout en permettant aux fabricants de s’attaquer aux sources de contamination avant qu’elles ne présentent un risque pour la santé publique.

POC à l’international

Cette nouvelle génération de dispositif de contrôle qualité est le fruit de son association avec Maxime Mistretta, CTO et Postdoctorat de l'Institut Pasteur en Microbiologie, et de Mohamed Tazi. Une douzaine de salariés compose aujourd’hui l’effectif qui devrait gonfler à 50 d’ici 2025 à la faveur de ce premier closing. D’ici là, la deeptech entend finaliser sa R&D et débuter la commercialisation de sa première machine en 2024. Elle s’appuie d’ores et déjà sur des POC déployés auprès de grands groupes sur trois continents. Et des partenaires institutionnels et académiques comme Bpifrance, PC’Up, l’incubateur de l’ESPCI Paris, Agoranov et Station F dont elle figure sur la liste des 40 entreprises les plus prometteuses au classement 2023. Et Amine Raji de conclure : « on parle beaucoup d’IA en ce moment. Utiliser les nouvelles technologies pour résoudre des problèmes concrets du quotidien est un angle du projet qui me passionne vraiment ! »