France FinTech, l’association professionnelle des fintechs, assurtechs et regtechs françaises, publie le bilan 2023 de l’écosystème fintech. Ces dernières sont aujourd’hui au nombre de 1000, soit dix fois plus qu’en 2015. D’après le bilan, en 2023, elles ont levé 919 millions d'euros, soit une baisse de 70% par rapport à l’année précédente et un niveau équivalent à celui de 2020. Cette contraction, en ligne avec les tendances européennes (-68%) et mondiales (-61%), reflète un certain attentisme des investisseurs dans un contexte économique plus tendu. 

Le rapport indique que la France est le premier marché de l’Union Européenne avec 18% des fonds levés, contre 16% en 2022. Elle devance l’Allemagne, avec 707 millions d’euros levés, mais reste loin derrière le Royaume-Uni qui totalise plus de 2 milliards d’euros. Les montants levés en France restent tirés par quelques tours de tables qui sortent du lot, comme le complément de série C de 100 millions d’euros de Ledger ou la série B de 88 millions d’euros de Pigment. Mais, d’après le rapport, l’amorçage représente plus de 8 opérations sur 10 et 45% des montants levés contre 30% en 2022. Des données encourageantes pour le maintien de l’innovation.

Après l’euphorie, la résilience

Malgré la contraction des montants levés, les fintechs françaises ont démontré une bonne résilience. Selon le rapport, une gestion plus prudente des coûts et une adaptation rapide aux nouvelles réalités du marché ont permis aux fintechs d’allonger la durée de couverture des besoins de trésorerie. Elles auraient aussi recouru plus significativement à la dette et au financement participatif. ​​Un mouvement lancé par des scaleups comme Qonto dès 2022 et suivi par un nombre croissant de startups comme Green-Got.

Malgré un environnement compliqué, l’écosystème a donc enregistré peu de défaillances et d’arrêts d’activité. D’après le rapport, les chiffres d’affaires continuent de progresser et la monétisation s’accélère. Près d’un tiers des fintechs ont atteint et dépassé leur point mort à fin 2023, contre 27% en 2022. 

L’année 2023 a donc été une année de maturation, mais aussi de consolidation pour les fintechs françaises. Les fusions et acquisitions ont offert aux acteurs en tension une option d’adossement et aux leaders une opportunité de consolidation à prix raisonnable. Sur 24 transactions de M&A impliquant des fintechs françaises en 2023, 2 sur 3 concernent des opérations entre fintechs, témoignant d’un début de consolidation du secteur. 

En termes de secteur, les services aux entreprises représentent la verticale la plus financée cette année avec 40% des fonds et un quart des transactions. Les services comptables poursuivent aussi leur croissance, stimulée notamment par la généralisation de la facture électronique. Trois des cinq principales opérations de l’année concernent d’ailleurs ces acteurs : Pigment, Indy et Dougs.