En France, un livre acheté sur sept est un manga, selon les chiffres de l’institut GfK. Devant le succès croissant de ce genre littéraire, qui représente 57 % du marché de la BD, la startup tricolore Mangas.io a décidé de lancer une application de lecture de mangas à l’abonnement pour proposer une alternative légale au piratage massif qui frappe le secteur. La société souhaite ainsi marcher dans les pas de Spotify et Netflix qui ont vu le jour dans les secteurs de la musique et de la vidéo, également fortement touchés par le piratage.

Pour monter en puissance dans l’Hexagone, la jeune pousse caennaise, qui avait déjà levé 1 million d’euros en octobre 2021, annonce un nouveau tour de table de 1,9 million d’euros mené par Society of Entertainment. Les fonds Super Capital, 3A Venture, Source Ventures et Polymatter Ventures participent également à l’opération, tout comme des business angels, à l’image de Thibaut Bayart (Chronodrive), Jonathan Bordereau (50 Partners) ou encore Christophe Thoral (Lagardère Studios). Auparavant, des figures de la tech comme Arthur Perticoz, fondateur de Majelan et actuel CEO de Karmine Corp, et Samuel Rohaut, ex-CTO d’AlloCiné, avaient déjà apporté leur soutien au projet.

Partenariats avec la SNCF et McDonald’s

Lancée en 2020, l’application Mangas.io propose à ce jour un catalogue de plus de 230 titres d’une trentaine d’éditeurs, dont Delcourt, Kana, Ki-oon, Akata ou encore Nazca. Pour amplifier son rayonnement, la société a noué plusieurs partenariats stratégiques au cours de ces derniers mois, notamment avec la SNCF, McDonald’s et Cafeyn. «Nous sentons un intérêt fort, partout dans le monde, pour le modèle de la lecture de mangas par abonnement. C’est un parfait complément à la lecture traditionnelle, une alternative au piratage et une évolution naturelle des habitudes de consommation», estime Romain Régnier, fondateur et PDG de Mangas.io.

Après une année 2023 «riche, à tous les niveaux» selon son patron, la société entend s’appuyer sur sa nouvelle levée de fonds pour étoffer son catalogue de manges, augmenter ses effectifs et déployer des outils pour les professionnels du secteur. «Ce nouveau financement va nous permettre d’accélérer pour proposer au public et aux éditeurs de belles surprises», assure Romain Régnier. La startup prévoit également de préparer son expansion à l’international pour tirer profit d’un marché mondial du manga pesant près de 5 milliards d’euros et ainsi renforcer son statut de «Netflix» de la BD asiatique.