« Nous avons croisé les équipes de Bouygues une première fois à l’occasion d’un appel d’offres pour le projet de smart city de Dijon. Et c’est le groupement auquel Bouygues appartenait qui l’a remporté… mais nous avons été amenés ensuite à travailler avec Bouygues Construction », explique Laurent Lafaye, le co-CEO de Dawex. Cette startup, créée en 2015, est en effet un spécialiste des solutions d’échange de données, que ce soit au sein d’un même groupe ou au sein d’un écosystème.

« De fil en aiguille, nous avons appris à nous connaître », ajoute-t-il. C’est ainsi que lorsque le groupe Bouygues a décidé de sauter le pas et de s’équiper d’un “corporate data hub”, il s’est naturellement tourné vers Dawex pour l’intégrer à son propre appel d’offres. L’ambition ? Disposer d’une plateforme unique pour fluidifier les échanges de données entre ses filiales, qui opèrent dans des secteurs aussi variés que la construction (Bouygues Construction, Bouygues Immobilier, Colas), l’énergie et les services (Equans), les médias (TF1) ou les télécoms (Bouygues Telecom).

« Faciliter et fluidifier les efforts collectifs »

Marie Luce Godinot, directrice générale adjointe Innovation, Développement durable et Systèmes d'information du groupe Bouygues, insiste : « le groupe Bouygues est engagé dans la démarche ‘Je choisis la French Tech’ du gouvernement et nous sommes très heureux de pouvoir collaborer avec une startup de l’écosystème. Mais c’est bien la proposition de valeur de Dawex qui a été déterminante dans notre choix. »

Concrètement, la plateforme déployée avec Dawex va permettre aux différentes entités du groupe de mutualiser leurs données, dans le respect du cadre réglementaire (confidentialité, protection des données à caractère personnel, droit de la concurrence, droit de la propriété intellectuelle, droit des affaires, traçabilité…), avec en prime la possibilité de les valoriser.

« Nous sommes un groupe très diversifié, avec des filiales autonomes, notamment en matière de systèmes d’information. Mais chaque entité possède des jeux de données et des informations qui peuvent être pertinentes pour les autres », explique la Directrice générale adjointe du groupe.
Parmi les cas d’usage, des échanges entre filiales sont envisagés, par exemple pour mutualiser des données liées au foncier et à l’urbanisme. L’enjeu est clair : créer des ponts entre les filiales, mutualiser les efforts et, in fine, favoriser l’innovation.

Une démarche inédite

« C’est une démarche assez inédite pour nous. Certes, nous avons des outils communs au sein du groupe - pour la consolidation financière notamment - mais là, il s’agit d’une initiative de la maison-mère pour faciliter et fluidifier les efforts collectifs, sans volonté d’unifier les systèmes d’information », précise Marie Luce Godinot.

Pour assurer le succès du projet, les filiales seront étroitement associées au projet, en particulier dans sa gouvernance. « C’est parce qu’il y aura une implication forte des directions achats, informatiques et juridiques que le projet s’inscrira dans une bonne dynamique », souligne Laurent Lafaye.

Au passage, celui-ci salue le côté pionnier de Bouygues, qui a bien saisi les enjeux de souveraineté liés aux données et la nécessité d’en garder le contrôle et la maîtrise : « la réglementation va de plus en plus dans ce sens, avec une standardisation accrue au niveau européen : le Data Governance Act est déjà en application, en attendant le Data Act en 2025. Viendra ensuite l’AI Act ».