Fondée en 2015 par Arthur Léopold-Léger, Cyril Champenois et Nicolas Mahuet, Elixir Aircraft conçoit un avion plus écologique et performant pour la formation des pilotes de ligne. Sa technologie unique permet de fabriquer des avions plus légers, aux moteurs moins puissants et plus économes en carburant. « Notre avion émet aujourd’hui 70% de C02 en moins par rapport à la moyenne des avions de formation utilisés dans le monde », déclare Arthur Léopold-Léger, CEO et cofondateur.

Au Salon du Bourget en juin dernier, Emmanuel Macron annonçait l’octroi d’une aide de 13 millions d’euros accordée à Elixir Aircraft, lauréat de l’appel à projets Produire en France des aéronefs bas carbone opéré par Bpifrance dans le cadre de France 2030. L’arrivée d’Innovacom au capital avec un complément de 13 millions d’euros doit aider la startup à construire sa nouvelle usine et changer d’échelle de production. 

Franchir le cap de l’industrialisation 

Une vingtaine d’appareils sont déjà en service et 250 supplémentaires figurent dans le carnet de commandes. Pour atteindre ses objectifs industriels d’environ 400 avions par an, Elixir s’apprête à rassembler ses trois sites de production, d’assemblage et de livraison sur un même terrain de 15 000 m2 au sein de l’aéroport de La Rochelle. Le permis de construire sera bientôt déposé pour une mise en service prévisionnelle début 2026, avec 350 emplois additionnels à la clé. 

Aux 13 millions d’Innovacom, la startup entend ajouter de la dette bancaire pour financer son développement sur les 5 prochaines années. « Innovacom est un des rares fonds français à s’intéresser aux investissements industriels. Le milieu de l’aéronautique et qui plus est, de l’aviation légère, est très spécifique et réglementé : il y a peu d’investisseurs spécialisés. » 

Les aéronefs bas-carbone, un enjeu pour la formation des futurs pilotes

Elixir Aircraft propose ses engins aux écoles de formation, où 90% des futurs pilotes de ligne effectuent leur apprentissage sur ce type d’avion biplace. La société compte le groupe Airbus parmi ses clients, déjà détenteur de 8 appareils. « Cette commande est amenée à grossir dans le temps pour remplacer les avions d’ancienne génération », reprend le cofondateur. Le secteur de l’aéronautique est en effet mis à mal par une situation proche de la pénurie des futurs pilotes : « Un obstacle majeur à la formation réside dans l'obsolescence des avions d'entraînement. Notre modèle d’appareil a déjà convaincu les écoles, qui pourront réduire de 70% leurs émissions de Co2 et ainsi rendre la formation de pilotes plus accessible grâce à une diminution globale des coûts»

Une situation exacerbée par le monopole exercé par d'importantes entreprises américaines, qui continuent de commercialiser des appareils conçus dans les années 1950, ce qui entrave le renouvellement nécessaire de la flotte destinée à la formation. L’entreprise a cependant déjà obtenu son autorisation de commercialisation en Europe et au Royaume-Uni, et espère arriver sur le marché américain d’ici un an, où plus d’une centaine d’avions sont déjà commandés. 

Actuellement en phase de développement, la V2 de l’aéronef français devrait fonctionner aux biocarburants dans un premier temps et à l’hydrogène dans un second. Elixir travaille le sujet en consortium avec Safran, Air Liquide, Daher et la DGAC.