L’industrie musicale a les Victoires de la Musique. Le théâtre a ses Molières. La tech, l’innovation et l’impact ont désormais les Maddy Awards. Quoi de plus naturel pour Maddyness que de récompenser les talents économiques d’aujourd’hui, ceux qui deviendront les leaders de demain. La première édition des Maddy Awards s’est tenue hier soir au Palais Brongniart, en marge de la Maddy Keynote

Quatre personnalités ont été distinguées lors de cette première édition dans quatre catégories : VC/CVC, Service provider, Personnalité à impact et Personnalité entrepreneuriale. Après avoir reçu plusieurs centaines de candidatures, le jury, composé de représentants de l’écosystème, a dû trancher pour sélectionner les lauréats. 

Marina Ferrari, secrétaire d'État chargée du numérique  a ouvert cette soirée. «Nous avons des enjeux collectifs très forts à porter ensemble. Des enjeux de formation, de financement et d’inclusion numérique», a-t-elle déclaré sur scène. Elle a tenu à souligner le dynamisme de la tech et de l’innovation française, notamment en matière d’IA.

Personnalité à impact de l’année

Remis en partenariat avec la CCI Paris Île-de-France, le prix de la personnalité à impact de l’année est celui qui a suscité le plus de candidatures. Claire Bretton, fondatrice et CEO d’Underdog a été récompensée. Un prix mérité pour celle qui est aussi ambassadrice du Mouvement Impact France depuis septembre 2023. «Je suis très touchée de recevoir ce prix ce soir. Il est là pour récompenser toute l’équipe Underdog qui se bat chaque jour pour prouver qu’on peut reconditionner du gros électroménager en France, c’est possible.» Benjamin Saada, CEO de Fairmat, et Joseph Choueifaty, CEO de Goodvest étaient nommés à ses côtés.

Avec Underdog, fournisseur d’électroménager, Claire Bretton a misé sur le reconditionné. Chez Veepee, la cheffe d’entreprise avait déjà dirigé le service Re-Cycle. À Nantes, l’équipe d’Underdog reconditionne des fours, des congélateurs, des réfrigérateurs… pour plus de 2000 clients en France. Le premier magasin Underdog a ouvert ses portes en janvier 2024. Une belle croissance pour la marque lancée en août 2022 et qui a levé 3,8 millions d’euros. 

Personnalité entrepreneuriale de l’année 

Parmi les critères de sélection pour devenir personnalité entrepreneuriale de l’année : avoir réalisé plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et avoir une entreprise de plus de trois ans. C’est Aurélien de Meaux qui a reçu ce prix, remis avec le soutien de la Poste Pro. Le cofondateur et CEO d’Electra l'a accueilli avec beaucoup de joie. «En France, on a pas de pétrole mais on a de l'électricité ! Au travers de ma petite personne, c’est surtout Electra qui est mise à l’honneur. C’est une réussite très collective.» Isabelle Rabier, CEO de Jolimoi, et Alexandre Prot de Qonto étaient en lice.

Electra déploie en France et en Europe des bornes de recharges pour les véhicules électriques. «La recharge est éminemment digitale. Il faut piloter les flux informatiques entre les bornes et les véhicules pour avoir une qualité de recharge suffisante. Notre objectif, c’est d’enthousiasmer les gens sur la voiture électrique et d’embarquer tout le monde grâce à un réseau qui soit le plus simple possible», développe Aurélien de Meaux.

Electra poursuit son développement en France : 206 stations de recharge existent déjà et 116 sont en cours de développement sur le territoire. L’entreprise est aussi présente en Belgique, Suisse, Autriche, Espagne, Italie et au Luxembourg. Elle vise 14 500 points de charge rapide d’ici 2030. 

VC / CVC de l’année 

Maddyness ne pouvait pas remettre des awards sans créer un prix dédié aux investisseurs qui participent à faire émerger les innovations : VC de l’année. Fanny Picard, présidente d’Alter Equity, Guillaume Meule, managing partner chez XAnge et Pauline Roux, managing partner d’Elaia étaient nommés. C’est cette dernière qui a remporté le trophée. Pauline Roux a rejoint Elaia il y a 10 ans et a été nommée managing partner en février. «Nous allons garder notre adn : faire de la technologie intensive, de la technologie transverse sur les sujets de demain comme les sciences de la vie.»

Le fonds d’investissement est au cœur de l’actualité : Elaia a annoncé il y a quelques jours son troisième fonds dédié à la Deeptech avec comme objectif de soutenir, en phase d’amorçage, une quarantaine de startups. Elaia et Lazard vont développer une entité commune dédiée au late-stage et à l’equity-growth. Des segments encore trop délaissés en France. 

Pauline Roux a tenu a remercier les entrepreneurs : «Sans entrepreneurs, il n’y aurait pas de VC. Ce sont eux qui créent de la valeur. On sait combien les réussites valent chères !»

Service Provider de l’année 

Enfin la catégorie Service Provider de l’année a distingué Benoît Roblin, directeur de Bpifrance Le Hub. Patrick Amiel, CEO de 321 Founded et Benjamin Bitton, managing partner de 2CFinance étaient nommés à ses côtés. Benoît Roblin lui aussi a remercié son équipe en recevant son prix des mains de Maya Noël, la directrice générale de France Digitale. «Bpifrance Le Hub, c’est équipe de chasseurs de tête qui a recruté plus de 120 c-levels, ce sont des mises en relation qui ont donné plus de 50 contrats signés entre corporate et startups. Nous avons presque 450 c-levels qui participent à nos communautés métiers.»

«La Bpi joue vraiment son rôle d’accompagnateur des startups dans lesquelles elle investit», souligne Benoît Roblin. Aujourd'hui, Bpifrance Le Hub accompagne plus de 300 startups à différents stades de maturité et de tous secteurs. On peut notamment citer Arianee, Choose, Meilleursagents, Wandercraft passées par cet accélérateur made by Bpi. Benoît Roblin a adressé un mot aux jeunes pousses françaises : «Nous sommes une plateforme de service pour accélérer la croissance des startups de manière non-intrusive. On est vraiment là pour les aider… et c’est gratuit !»

Parmi les douze membres du jurys, on retrouve notamment Philippe Englebert, gérant chez Lazard, Jérôme Masurel, cofondateur de 50 Partners, Anthony Babkine, cofondateur de Diversidays, Clara Chappaz, à la tête de la Mission French Tech ou encore Maya Noël, directrice générale de France Digitale. Marc Menasé, fondateur de Founders Future et actionnaire de Maddyness, Philippe Huberdeau, secrétaire général de Scale Up Europe font également partie du panel. Côté startups, on retrouve Ben Costantini, fondateur de Sesame. Etienne Portais et Louis Carle, les deux cofondateurs de Maddyness, Agathe Wautier du Galion et Marion Darrieutort, fondatrice de The Arcane complètent ce jury.