C'est la licorne de la santé par excellence, dont le nom s'est installé durablement dans le langage courant. Fondée en 2013, la plateforme française de prise de rendez-vous médicaux Doctolib est utilisée aujourd'hui par plus de 320 000 professionnels de santé et près de 70 millions de patients. Cofondateur et PDG de la startup, Stanislas Niox-Chateau était présent à la Maddy Keynote 2024, ce jeudi 28 mars, pour présenter sa vision de la tech au service d'un secteur de la santé en proie à de nombreuses fragilités.

Pourquoi la santé a-t-elle besoin d'innovation ? Dans un premier temps, Stanislas Niox-Chateau a déploré que "notre système de santé soit en souffrance" alors qu'il reste, en France, un "des meilleurs au monde". Il a évoqué un parcours de soin qui reste encore trop opaque et épisodique.

"Des soignants qui ont accès à toute les données de santé de leurs patients"

Pourtant, l'offre de santé a explosé ces 50 dernières années, notamment pour s'adapter au vieillissement croissant de la population. Mais le problème ne se situe pas là : "nous disposons de peu de soignants et nous aurons besoin de recruter 10 millions de profils", a-t-il expliqué.

La technologie est donc essentielle pour faciliter la tâche du corps médical afin d'améliorer le parcours de santé, malgré ce problème de sous-effectif, selon Stanislas Niox-Chateau. "Moi je rêve de soignants qui ont accès à toutes les données de santé de leurs patients et toute la connaissance médicale en fonction du contexte", a-t-il déclaré dans l'Auditorium du Palais Brongniart. Cela devrait passer par l'arrivée d'assistants virtuels aux côtés des professionnels de santé mais aussi d'outils et logiciels permettant de soigner à distance, de manière coopérative.

Une technologie qui "crée de l'humanité et de l'empathie"

"Je rêve de patients qui trouvent la bonne équipe de soins et qui puissent être acteur de leur santé, détaille-t-il. Et je suis convaincu que ce n'est pas qu'un rêve et nous avons tout pour le faire". Référence est faite à l'intelligence artificielle, aux technologies de communications et tous les logiciels qui offrent aux patients le moyen de changer leur quotidien et donc de vivre en meilleure santé. 

"Il faut changer ce concept de consultation médicale où tout se joue en 17 minutes de votre temps" avec plus de données contextualisées par le patient en amont. De la même manière, les logiciels doivent permettre aux soignants de se débarrasser de leur charge administrative pour se concentrer sur la santé du patient. "La technologie ici offre plus de bonheur et de capacité à prendre en charge des cas de santé complexes", a-t-il justifié.

Ainsi, tout l'enjeu reste de faire en sorte que les technologies d'aujourd'hui et de demain soient imaginées avec un design simple et accessible à tous. "La tech crée de l'humanité et de l'empathie et ne se repose pas que sur la productivité ou la rentabilité, a assuré Stanislas Niox-Chateau. Il faut remettre l'humain au centre". Son rêve d'une tech au service de la santé se résume donc à ce qu'elle soit "scientifique, médicale et coconstruite avec les soignants et les patients".