L’inspection des réseaux d’énergie est un sujet de décarbonation majeur pour réduire les fuites de méthane qui représentent 4 % des émissions globales de CO2. « Soit deux fois l’impact de l’aviation », souligne Martin Bocken, CEO et cofondateur d’HyLight. « Si on veut réduire les émissions de méthane, il faut inspecter très précisément la totalité des infrastructures gazières mondiales », mais aussi les lignes électriques.

Afin de développer son ballon dirigeable à hydrogène, la startup a levé 3,7 millions d’euros auprès des fonds Ring Capital, Kima Ventures, Collaborative Fund et de business angels dont Marc Tarpenning, le cofondateur de Tesla, et l’ancien directeur des lancements SpaceX, Abhishek Tripathi. Créée en 2022, HyLight compte déjà Enedis parmi ses clients, le plus grand opérateur de lignes électriques en Europe, et annonce avoir signé pour plus de 100.000 euros de contrats.

Remplacer les hélicoptères, drones et satellites par des ballons décarbonés

3 milliards d’euros sont dépensés chaque année en Europe pour inspecter les réseaux énergétiques, le plus souvent avec des hélicoptères, des drones avions ou des satellites. Des solutions polluantes, chères et peu précises, qui offrent une place de choix à HyLight pour positionner leur drone dirigeable décarboné. « Tout l’enjeu d’HyLight est de trouver ces fuites, mais les réseaux sont gigantesques et la maintenance est insuffisante. Il n’existait pas jusqu’ici de solution idéale pour collecter ces données précisément sur des centaines de milliers de km : notre drone peut voler 10 heures au-dessus des réseaux, lentement pour bien observer les infrastructures tout en parcourant 300 km en une journée », reprend Martin Bocken.

Grâce à ses caméras HD et ses capteurs LIDAR, thermiques, infrarouge, le drone dirigeable garantit une précision optimale pour n’importe quel type de mission et donne accès à des données jusqu’alors inexploitées ou non collectées. Silencieux, il réduit également les nuisances sonores pour les populations.

3,7 millions d’euros destinés au renforcement et à la certification des ballons dirigeables

Cette première levée de fonds, soutenue par Y Combinator, l'accélérateur de startups le plus prestigieux au monde, doit remplir trois objectifs. Tout d’abord, passer d’une version expérimentale du produit à une version certifiée, qui puisse répondre aux normes aéronautiques et industrielles les plus strictes et approuvées par les autorités internationales compétentes. « Nous souhaitons également renforcer notre produit et pour cela, recruter l’équipe d’ingénieurs dédiée avant de réaliser nos premières opérations à grande échelle et multiplier nos partenariats », poursuit le CEO

La startup précise qu’elle ne vend pas le ballon mais un service aux opérateurs, qui commandent des lignes kilométriques à inspecter. HyLight embarque ensuite les capteurs nécessaires pour collecter les données. L’enjeu est d’augmenter l’efficacité des ballons actuellement en service avant de les démultiplier. À terme, la technologie pourra servir d’autres secteurs que l’énergie : autoroutes, état des forêts, montée du niveau de la mer… Il s’agira globalement de mieux comprendre le changement climatique grâce à ce drone décarboné.