Les technologies existantes en matière de cybersécurité, aussi optimisées soient-elles, ont toujours une faiblesse. Pour lutter contre ces failles, Frédéric Laurent décide d’imaginer une méthode de protection d’un genre nouveau et s’associe à Sébastien Groyer et Baptiste Polvé pour fonder Snowpack. Leur ambition ? Prévenir l’exploitation des failles des systèmes informatiques actuels en introduisant un réseau d'invisibilité visant à rendre indétectables les assets numériques (serveurs, utilisateurs, dispositifs, données). Leur technologie et leur vision viennent d’être récompensées par le prix Next Innov by Banque Populaire Val de France, lors de la première édition régionalisée de ce prix, créé il y a 7 ans au niveau du groupe BPCE.

« Les solutions existantes en matière d’anonymat s’avèrent souvent inefficaces, malgré d'importants investissements, car elles reposent sur des tiers de confiance », précise Frédéric Laurent, cofondateur de Snowpack. « C'est en collaborant avec un chercheur du CEA que nous avons développé une approche radicalement différente, rendant le trafic complètement invisible. »

Rendre invisible les données des entreprises et des particuliers

Malgré son chiffrement, toute communication laisse des traces, comme par exemple l’adresse IP, car de nombreuses métadonnées restent en clair. Il est donc possible pour une personne mal intentionnée de caractériser le flux, et ensuite d’agir sur la base de ces informations. Pour empêcher cela, la startup propose d’être invisible pour se protéger des cyber-attaquants : contrairement à de nombreuses technologies de cybersécurité, Snowpack n’est pas un « tiers de confiance » qui bénéficierait lui-même d’informations sur les utilisateurs de son service. Le protocole rend invisibles les métadonnées et les données, qui ne sont plus identifiables.

« Si la cybersécurité prenait la forme d’un château fort autour des données, Snowpack serait une couche épaisse de neige qui recouvrirait ce château. Il serait donc impossible d’identifier où se trouve le pont levis et ses caractéristiques, qui permettraient de déjouer la protection », affirme le cofondateur de Snowpack. « L’idée peut paraître simple : si les hackers ne voient pas, ils ne peuvent pas attaquer. Résultat, on rend invisibles les assets : serveurs, utilisateurs, devices, données… de telle façon à ce qu’un État nation, un criminel ou une entreprise ne puissent pas y accéder. Les données sont également invisibles pour nous. »

Snowpack déploie son offre autour de trois axes : la protection des individus, la protection des services et celles des composantes du système d'information. Si le prix de la solution dépend du nombre d’utilisateurs, une offre gratuite existe pour permettre aux particuliers de tester la solution.

Snowpack prépare une nouvelle levée de fonds

Après une première levée de 2 millions en 2022, la startup souhaite actuellement lever entre 2 et 2,5 millions d’euros pour développer son équipe, déjà composée de 16 personnes, et accélérer son développement commercial en déployant sa solution dans 7 pays d’Europe, en Asie et au Moyen-Orient. Elle est également lauréate d’I-lab 2022 et du Grand Prix de la Startup du Forum InCyber.

« Le prix Next Innov by Banque Populaire Val de France va nous permettre de donner de la visibilité à l’invisibilité ! Nous nous sommes lancés il y a moins de 3 ans, nous faisions de l’anonymat et de la sécurité, et nous inventions le concept d’invisibilité : nous étions les premiers et les seuls à le faire, et ce concept semblait antinomique avec la notion de cybersécurité », rappelle Frédéric Laurent, cofondateur de Snowpack. « Participer à ce concours nous a permis de sortir de notre écosystème de la cybersécurité, de nous faire connaître et de vulgariser notre technologie auprès d’une population potentiellement acheteuse, comme les banques. »