Chaque année, on estime à environ 5000 le nombre d'étudiants entrepreneurs qui se lancent en France. Parce qu'il n'est pas toujours simple de savoir par où commencer ou comment mener à bien son projet, de nouvelles structures épaulent ces jeunes chefs et cheffes d'entreprise. Parmi elles : La Fabrik, un incubateur académique porté par le groupe OMNES Education.
La Fabrik aide depuis trois ans les étudiants à "poser les fondations de leurs projets à impact", nous explique son fondateur Lionel Steve. Ici, l'ambition n'est pas de devenir une licorne - même s'il ne serait pas contre, évidemment -, mais plutôt de valoriser des projets à impact positif, sur l'environnement ou sur la société de manière générale. Maddyness vous présente aujourd'hui cinq de ces jeunes pousses pleines d'avenir.
ProtectHeat, le système de sécurité anti-incendie
C'est en sortant de son cursus en ingénierie en systèmes embarqués à l'ECE Paris qu'Ethane Kalifa a eu l'idée de créer ProtectHeat. Son père, électricien, lui confie alors une problématique. "Il allait souvent réparer des tableaux électriques qui avaient brûlé. Cela arrivait même avec des modèles récents", nous raconte l'entrepreneur.
Ensemble, Ethane et Daniel Kalifa imaginent alors un outil pour éviter les départs de feu. Grâce à un ingénieux système de capteurs de températures et un microcontrôleur, ils parviennent à "détecter toute hausse suspecte de température". "Un signal est alors envoyé à un contacteur : l'alimentation des fils concernés est coupée, évitant le risque d'incendie. Un SMS est aussi envoyé à un opérateur pour le prévenir du danger", détaille le fondateur de ProtectHeat.
Incubée chez La Fabrik, son invention a déjà bénéficié d'une belle reconnaissance, alors qu'elle était encore en cours de développement. Elle a été récompensée d'une médaille d'or au concours Lépine de 2023, ainsi qu'un prix coup de coeur de la Chambre des commerces et de l'industrie. De quoi présager pour la startup un bel avenir...
StudyLance, la plateforme qui met en relation étudiants et jeunes diplômés freelances avec les entreprises
Camille Huon et Cheyenne Bouchet ont suivi leurs études à l'ESCE, une autre école du groupe OMNES, respectivement en export et en marketing international. "Dès la première année, nous raconte Cheyenne Bouchet, nous avions l'idée de lancer une entreprise. Nous avons eu une première idée, mais le secteur s'est avéré très concurrentiel et nous avons préféré réorienter notre projet. C'est en constatant que beaucoup d'étudiants enchaînaient les petits boulots qui n'étaient pas forcément intéressants, valorisants ou pertinents pour leur parcours, que nous avons eu l'idée de lancer StudyLance. On comparait ces jobs étudiants à la position de Camille, qui avait pu rester freelance pour l'entreprise dans laquelle elle avait fait un stage de commerciale, et on s'est dit qu'il y avait sans doute quelque chose à développer."
StudyLance est une plateforme de mise en relation entre des entreprises et des étudiants qui souhaitent travailler en parallèle de leur cursus scolaire. Lancée en juin dernier, elle compte déjà plus de 800 étudiants ou jeunes diplômés inscrits, et une cinquantaine d'entreprises. "C'est une façon de monter en compétences durant ses études, tout en finançant sa vie étudiante", nous précise Cheyenne Bouchet, qui salue l'accompagnement dont elle a bénéficié à La Fabrik, où elle se sent toujours "très bien accompagnée", notamment par la trentaine d'experts et expertes qui épaulent les deux cheffes d'entreprise.
Leur dernière campagne de crowdfunding, destinée à financer leur application mobile, s’est soldée par un succès. L’objectif a été atteint en seulement 48 heures.
Tiko, l'application pour découvrir la faune marine
Avec Tiko, fini les visites à l'aquarium où vous ne reconnaissez qu'un poisson sur deux. L'application mobile cofondée par 3 ex-étudiants de l’ECE : Sarah Le, Antoine Ghiassi et Alex Vinant propose une expérience de visite enrichie et interactive. Grâce à son smartphone et à l'intelligence artificielle, on peut scanner la faune marine et la découvrir en détails, en temps réel.
Ce projet incubé sur le campus de Paris Eiffel a pour objectif de mieux sensibiliser le public à la protection des océans et des créatures qui les peuplent. Il a déjà été implanté dans des aquariums à travers toute l'Europe.
Algorythmes, le social media pour les artistes
Lorsqu'on est artiste, on aimerait avant tout pouvoir se concentrer sur ses créations... Pourtant, sans visibilité et sans personne pour découvrir notre art, difficile d'en faire un métier. C'est pour remédier à cela que Sarah Gaessler ex-étudiante de Sup de Pub a développé au sein de La Fabrik Algorythmes, un service qui propose aux professionnels du secteur de la musique indépendante un accompagnement en stratégie sur les réseaux sociaux. L’objectif : proposer une certaine diversité musicale et une véritable alternative aux mastodontes du secteur.
La plateforme qui devrait bientôt voir le jour proposera du coaching, des conseils et outils, des programmes à la carte et un espace communauté, pour échanger avec ses pairs.
Featt, l'influence responsable
Oubliez les partenariats douteux : Featt est une startup incubée à Bordeaux qui veut réinventer le monde de l'influence. Pour ce faire, son fondateur Anatole Kenyon, ex-étudiant de l’INSEEC, a imaginé une plateforme responsable de mise en relation entre marques et créateurs de contenus.
Il a choisi de se spécialiser sur les macro, micro et nano influenceurs ayant une audience très ciblée et qualitative, et assurant à leurs abonnés un certain niveau de transparence. Chez lui, pas de contrat exclusif : l'entreprise se rémunère à la mission, en prélevant un pourcentage sur chaque campagne. Le projet s’inscrit dans une démarche de marketing durable, encouragé par l’incubateur For Good, La Fabrik.