Fasciné par le fonctionnement complexe du cerveau animal, Thomas Deneux, chercheur au CNRS, décide de mettre au point une IA permettant de visualiser des réseaux de neurones. Il fonde alors Learning Robots, startup qui propose un logiciel capable d'entraîner un robot pour des activités simples et de visualiser le fonctionnement de ses neurones, et s’associe avec Axel Haentjens. L’objectif ? Sensibiliser le grand public à l’IA en la démystifiant grâce à une vision claire sur ses mécanismes et son apprentissage.

« Avec la généralisation des chatbot et des IA génératives comme Chat GPT, l’IA est partout, sauf que peu de gens comprennent comment cela fonctionne ! », rappelle Axel Haentjens, Directeur Général de Learning Robots. « Nous voulons changer la vision du public sur l'IA, la démystifier et la rendre accessible à tous, et pas seulement à une élite. Or, c'est en manipulant et en expérimentant que l'on apprend le mieux.»

L’innovation au service de l'éducation

Grâce à un logiciel, il est possible de visualiser en temps réel les décisions prises par un petit robot, l’AlphAI, et d’expliquer les processus d'algorithmes sous-jacents qui permettent l’apprentissage de la machine. Cette approche rend l'IA tangible et compréhensible, sans concepts abstraits souvent difficiles à saisir, grâce à la mise en pratique.

N’importe quel public peut comprendre le fonctionnement de l’IA, comment ses neurones fonctionnent et même observer comment le robot « voit » et prend ses décisions. Les évolutions du robot, au fur et à mesure de son apprentissage, permettent de mieux comprendre l’importance de la qualité des données dans son évolution.

« L’IA se trompe beaucoup au début. Mais plus elle apprend, mieux elle va fonctionner. Cela montre aux enfants qu’il est normal de faire des erreurs, pour mieux comprendre et apprendre », précise le Directeur Général. « En entraînant ce robot, tout le monde peut comprendre ce qu’est un algorithme. On peut commencer à l’utiliser dès la classe de sixième, pour sensibiliser à l’IA, puis en seconde, on peut rentrer dans le détail des calculs des algorithmes, et enfin dans le supérieur, commencer à coder ces algorithmes. » 

Des kits vendus aux établissements scolaires comme aux entreprises du CAC 40

La jeune pousse vend des kits robotiques et des licences logicielles pour le suivi et l'entraînement des robots aux établissements. Plusieurs centaines d’établissements, comme l’Université Paris-Saclay, utilisent déjà cette technologie. Néanmoins, si Learning Robots s’intègre parfaitement dans le système éducatif, elle a su trouver sa place également dans le milieu professionnel : des entreprises, notamment du CAC 40, utilisent déjà cette technologie pour former leurs cadres et les aider à comprendre l’IA et réduire leurs appréhensions.

Après avoir remporté le Prix International Next Innov by Banque Populaire Val de France, la startup souhaite désormais s’étendre à l’international pour développer de nouvelles fonctionnalités, notamment la connexion de son logiciel à des modèles de langage génératif et ainsi faciliter les interactions homme-machine. Des discussions sont en cours pour établir des partenariats à Hong Kong, en Suisse, au Brésil, en Allemagne et au Royaume-Uni.

« Lorsque nous avons entendu parler de Next Innov, j’ai directement flashé sur le nom : Next, c’est préparer le coup d’après. Et innover, c’est notre ADN », conclut Axel Haentjens. « Au-delà des aspects financiers, ce prix va nous permettre d’obtenir une certaine notoriété, la Banque Populaire Val de France étant très connue, et de disposer d’un rayonnement médiatique certain, d’un accompagnement et d’un réseau : ce sont des rencontres qui entraînent des rencontres, et cela est passionnant ».