Fondé il y a cinq ans par Julien Laz, Rue24 incarne une nouvelle manière d’accompagner les entrepreneurs. Après une carrière d’entrepreneur de près de 18 ans dans le secteur du tourisme et des médias, Julien Laz s’est lancé avec l’objectif d’aider d’autres fondateurs à structurer leur projet, peaufiner leur stratégie de mise sur le marché, et accéder aux financements nécessaires. Son ambition est de devenir un « entrepreneur de l’ombre » pour ceux qu’il accompagne.

Une organisation pyramidale 

Rue24 repose sur une structure pyramidale qui permet à Rue24 d’adapter son niveau d’intervention au stade de développement de la startup, qu’il s’agisse d’une simple idée ou d’un projet déjà amorcé. La base est composée de ressources gratuites telles que des vidéos et des articles, qui forment une bibliothèque complète d’autoformation pour les entrepreneurs cherchant à passer du stade d’idée au stade de projet. En montant d’un cran, Rue24 propose du conseil sur mesure. « Plutôt qu’un simple réseau d’introductions, nous mettons véritablement les mains dans le cambouis », explique Julien Laz. 

La troisième étape est le rôle d’accélérateur. Ici, Rue24 accompagne les startups au-delà des premières étapes, souvent en marque blanche. En moyenne, l’équipe investit plus de 50 jours-hommes sur des tâches opérationnelles et stratégiques, couvrant des aspects essentiels comme le lancement commercial, la mise en place du go-to-market, le SEO, le marketing et les premières démarches de financement. 

La strate suivante concerne le startup-studio en lui-même, où Rue24 prend une place beaucoup plus active en incubant les idées. « Nous sommes à l’origine des projets avec un rôle proactif », précise Julien Laz. Dans ce cadre, Rue24 prend souvent une part importante du capital pour renforcer son implication dès les premières phases de développement, en assumant un rôle clé dans la structuration et la stratégie de l’entreprise.

Des investissements et des prestations qui s’adaptent au stade de développement

Chez Rue24, les idées émergent de plusieurs sources : certaines sont internes, d’autres viennent de rencontres avec des entrepreneurs, ou encore de projets proposés par des porteurs d’idées externes. « Nous avons un bon référencement naturel et beaucoup d’entrepreneurs nous contactent donc directement », confie-t-il. Cette diversité de sources d’idées permet au studio de toucher à des secteurs variés, avec une forte orientation vers les solutions climatiques, l’agro-technologie, les solutions SaaS, les marketplaces et les green techs.

Une fois les idées identifiées et sélectionnées, Rue24 adopte une structure de capitalisation modulable, dépendant de l’avancement du projet. Sur les projets en démarrage, la structure prend généralement une part importante, assurant ainsi son rôle moteur dans le développement initial. Pour les projets plus avancés, Rue24 ajuste sa participation en fonction de la valorisation initiale et de l’évolution du projet.

En tant que startup studio, Rue24 génère ses revenus en prenant des participations au capital des startups qu’il accompagne, et en structurant des contrats à moyen terme avec des startups qu’il soutient dans leur croissance. « Nous évitons le modèle où tout le monde travaille gratuitement en espérant un succès futur », précise Julien Laz. Dans la phase d’accélération, Rue24 facture aussi des honoraires de conseil, s’assurant que chaque engagement contribue à son propre modèle économique.

Une ouverture à l’accompagnement corporate

À l’avenir, Julien Laz envisage d’étendre Rue24 aux grands groupes, voire de lever des fonds pour répondre à leurs besoins d’innovation interne. « Plutôt que de chercher à disrupter les grands groupes, la crise actuelle pousse à un modèle plus coopératif, où les startups studios peuvent collaborer en amont avec les grandes entreprises pour co-construire des solutions spécifiques, en impliquant fortement les intrapreneurs », explique-t-il. Pour lui, cette approche pourrait être une solution pour surmonter la fragmentation et les échecs d’intégration fréquents entre startups et grands comptes.