Obsédés par l’idée de faciliter la communication entre des équipes du bâtiment face aux impératifs et aux langages différents, Marc Nègre et ses associés ont imaginé Kraaft en 2019. Après une première levée de 3,2 millions d’euros pour renforcer sa présence en France, la startup franchit un nouveau cap avec une nouvelle levée de 13 millions d’euros. « Nous visons deux objectifs : l’internationalisation et le développement de nouvelles fonctionnalités » résume Marc Nègre, président et cofondateur de Kraaft.

La startup a pu s’appuyer sur ses investisseurs historiques mais aussi deux nouveaux venus. « Dawn Capital a pris le lead. Ce fonds a montré sa capacité à accompagner les startups à l’international. Nous avons également été rejoints par Brick & Mortar Ventures, un spécialiste de la construction. »

La jeune pousse compte plus de 1 000 clients entre la France, la Belgique, le Luxembourg et quelques autres pays francophones d’Afrique de l’Ouest. Leur profil ? Des entités locales des majors de la construction comme Vinci ou Bouygues mais aussi des PME du bâtiment de plus de cinq salariés. Avant de s’ouvrir à d’autres pays, les dirigeants ont mûrement réfléchi. « En 2024, on avait fait plusieurs mois de rentabilité qui nous permettaient de nous lancer sans lever. Pourtant, on sent que s’il y a trois ans nous étions en avance, aujourd’hui, le marché du logiciel de construction frémit. C’est le moment pour nous de donner un coup d’accélérateur pour ne pas être dépassé. »

Deux ambitions majeures

En pays anglophones, le Royaume-Uni et l’Irlande pourraient être des ouvertures vers les Etats-Unis que Kraaft garde en ligne de mire dans un avenir proche. En complément, la startup vise l’Allemagne. « Nous voulons pénétrer ces marchés le plus vite possible. Nous avons commencé à prospecter en septembre et nous comptons désormais une dizaine de clients sur chaque zone géographique. » Le dirigeant souhaite atteindre une dynamique semblable à celle rencontrée en France et compter une cinquantaine de nouveaux clients mensuels d’ici la fin de l’année 2025.

L’autre objectif de cette levée porte sur le développement de nouvelles fonctionnalités. Kraaft, qui se définit comme un WhatsApp du bâtiment, regroupe déjà des briques associées à la collecte des données par l’intermédiaire d’un chat, à la structuration des éléments par le biais de rapports automatisés ou encore à la distribution en faisant l’extraction des données pour les adresser à un client ou un autre interlocuteur.

Pour renforcer sa solution, Kraaft compte s’atteler à trois chantiers majeurs. « Le planning apparait comme un segment important pour une PME qui veut répartir ses équipes sur les chantiers. Les API ensuite pour garantir l’interconnexion avec d’autres interfaces. Enfin, nous voulons aller plus loin sur l’IA avec notamment la classification automatique des données de chantier. »