La semaine, elle court. Entre ses journées de douze heures, les sollicitations qui s’enchaînent et la salade en tupperware du midi, Maud Caillaux le reconnaît : elle n’a pas une minute. Alors lorsque le week-end arrive, la présidente de Green-Got - la néo-banque « à impact » qu’elle a co-fondée en 2020 - revendique un unique objectif : reprendre son souffle.
Pour y parvenir, ni pratique pointue du yoga ni exercices de méditation en pleine conscience, mais une méthode aussi simple que radicale : plus de portable ni d’écran, des moments qui durent, du silence et du vert. De quoi, pour cette contemplative en manque de temps et de nature, « arrêter le temps » quelques heures. Celles du samedi – « au-delà, c’est difficile… » - qu’elle a sacralisées et durant lesquelles elle cultive des rituels qui « ancrent et reposent ».
INTER Moments suspendus
Le premier se déroule invariablement sur l’île Saint-Louis, chez Noir, le coffee shop où elle a ses habitudes. « C’est un moment suspendu, confie-t-elle. J‘y vais avec mon amoureux, il ne se passe rien, on parle, ça dure… ». Un luxe. Puis, c’est la salle de sport, dans le 4e arrondissement, où elle enchaîne les exercices de renforcement musculaire avant de rentrer chez elle, « à 300 mètres », pour un petit déjeuner tardif. Très tardif même, mais elle le répète : le week-end, elle n’a pas d’horaires. Question de respiration.
Et pour que celle-ci soit plus efficace encore, il y a les échappées à Dijon, chez ses parents, où elle retrouve la campagne, le silence et les heures qui s’allongent. Comme lors du rituel du petit déjeuner, « pris dans la salle à manger, avec radio classique, le journal papier et ma chienne Doudou », un bouvier bernois de 60 kilos converti, tout comme le reste de la famille, au régime végétarien sous l‘influence de celle qui ne mange plus de viande depuis qu’elle a pris conscience, il y a sept ans, « de ce que cela coûtait à la planète ». Depuis, sa chienne est passée aux croquettes aux insectes et sa maman, « excellente cuisinière » d’origine iranienne, a troqué la viande pour les légumes dans toutes ses recettes. À commencer par le Khoresh Bademjan, sa préférée : « un ragout iranien à base d’aubergines marinées et de riz safrané qu’elle fait systématiquement à mon anniversaire. » Encore une valeur sûre et un point d’ancrage.
Contemplation et plats à partager
De ceux qui, explique Maud, contribuent à rééquilibrer un quotidien où elle est « constamment en alerte, concentrée, sur-sollicitée… ». D’où l’importance de ces coupures vécues au ralenti. « Prendre le temps et vivre des moments sans surprise, c’est ce qui me repose, explique-t-elle. C’est la contemplation, écouter la campagne, le vent et les oiseaux lorsque je suis à Dijon et, à Paris, marcher sur les quais de Seine, lire, faire une expo, et n’avoir ni impératif ni contrainte logistique ».
Raison pour laquelle les soirées entre amis s’organisent invariablement au restaurant ; que ce soit chez Erev, dans le Marais, où « l’ambiance est sympa et la chakchouka délicieuse » ou chez Maslow, où l’on mange végétarien dans une déco épurée. Pour un diner à deux, il y a « les petits plats à partager » de Tekés, dans le 2ᵉ, et pour une balade qui déconnecte, « Les quais, côté rive droite, entre Saint Paul et Pont-Neuf ». Avec, idéalement, un arrêt au Marcounet pour une séance de jazz live en terrasse, ou chez Maison Maison, « la plus belle terrasse de Paris, qui donne sur l’eau et la tour Eiffel avec, tout autour, des arbres et pas de voiture… ». What else ?
Lieux cités :
- Noir ; 63 rue Saint-Louis en l’Ile ; 4e
- Erev ; 3 rue Notre-Dame de Nazareth, 3e
- Maslow ; 14 Quai de la Mégisserie ; 1er
- Tekés ; 4bis rue Saint-Sauveur ; 2e
- Le Marcounet ; Port des Célestins, quai de l’Hôtel de ville, 4e
- Maison Maison ; 63 voie Georges Pompidou ; 1er