"Angell, c'est fini" ! C'est par ces mots que Marc Simoncini a annoncé sur les réseaux sociaux, la fin de sa startup de vélos électriques connectés Angell Mobility. Elle n'a finalement pas pu résister aux nombreux problèmes liés à la fabrication de ses vélos "made in France", qu'elle connaît depuis leur commercialisation. Elle va se déclarer en cessation de paiements, et sera probablement en liquidation judiciaire, selon un email transmis par Marc Simoncini à ses clients.
Outre des difficultés d'approvisionnement de pièces pendant la période Covid et plusieurs défauts de construction, la startup a surtout été contrainte de rappeler une partie importante de ses vélos de première génération en novembre dernier. En cause, la rupture du cadre du vélo, signalés par certains clients de l'entreprise, et pouvant entrainer des chutes et des accidents. Près de 5000 vélos ont été concernés.
Selon Le Figaro, pour ce désagrément majeur, la startup devait faire face à un remboursement de 13 millions d'euros vis-a-vis de ses clients. Un montant hors de portée financière de l'entreprise, qui a donc dû être obligée d'annoncer la fin prochaine de son activité.
Soutenue par des grands groupes industriels
Ce n'est pas la première entreprise de vélos électriques qui doit fermer boutique. On se souvient du hollandais Van Moof, en faillite en juillet 2023, et racheté par McLaren Applied via la marque Lavoie. Il faut dire que le marché du vélo électrique est devenu morose dans plusieurs pays européens dont la France. Il a chuté de 9 % dans notre pays selon les derniers chiffres de l'Union sport et cycle (USC).
Angell était pourtant soutenue par des industriels de renom. Elle avait d'abord noué un premier partenariat avec le géant français du petit électroménager Seb. Ce dernier assemblait les pièces dans son usine d'Is-sur-Tille (Côte-d'Or), à 25 km de Dijon. Seb avait pris d'ailleurs une participation minoritaire dans la startup.
Elle avait aussi fait entrer à son capital le groupe CMA-CGM, géant mondial du transport maritime, lors de sa dernière levée de fonds de 20 millions d'euros en septembre 2023. Enfin, Angell avait conclu une alliance la même année avec le constructeur Mini, filiale de BMW. L'entreprise souhaitait ainsi faire rouler ses deux roues dans de nouveaux pays européens. Moins d'un an et demi après ces annonces, Angell, qui emploie 25 salariés, va devoir donc mettre la clé sous la porte.