« Deux tiers des cyberattaques commencent par des employés et sur les deux dernières années, le phishing a augmenté de 1200 %. Les hackers s’approprient rapidement les dernières innovations en matière d’intelligence artificielle, pour créer des attaques extrêmement sophistiquées capables de tromper la vigilance des employés les plus avertis. » Pour permettre aux entreprises de se protéger, Riot a lancé une plateforme de sensibilisation à destination des employés. La startup, née en 2020, cible en premier lieu les entreprises qui emploie entre 200 et 2000 personnes. « Ce sont les sociétés les moins couvertes par les autres solutions et les hackers aiment bien le vide », assure Benjamin Netter, le fondateur.
« Donner un niveau de vulnérabilité aux salariés »
Pour sensibiliser les salariés aux risques cyber, Riot propose des simulations d’attaque de type phishing. « Cela permet de donner un niveau de vulnérabilité potentiel aux salariés et de mieux les sensibiliser. En moyenne, 20 % des employés tombent dans le piège », souligne le dirigeant de la plateforme, qui propose une simulation une fois par trimestre et un « cyber compagnon » pour aider les employés. La plateforme Riot va également « évaluer individuellement leur posture de défense, y détecter des faiblesses et s'assurer de les corriger. » Par exemple, Riot va pouvoir repérer qu’un employé n’a pas activé l’authentification forte sur un service et lui signaler à travers les outils de communication de l’entreprise (comme Slack ou Microsoft Teams). Pour le fondateur, « une course contre-la-montre est lancée pour développer les outils qui permettront de protéger les entreprises face aux nouvelles menaces. »
Aujourd’hui Riot compte 1500 clients, principalement en France. « 20 % de notre clientèle est basée dans 23 pays différents », souligne le dirigeant. Mais sa volonté est désormais de s’étendre en Europe et aux Etats-Unis. Pour ce faire, la startup de 60 salariés annonce une levée de 30 millions de dollars en série B auprès de Left Lane Capital, un fonds d’investissement basé à New York.
Née au sein de l’incubateur californien Y Combinator, Riot avait levé dès ses débuts plus de 2 millions de dollars en seed auprès de First Capital, Kima Ventures, FundersClub et Founders Future. Puis 12 millions de dollars début 2023 auprès de Base10 et de business angels comme Guy Podjarny (fondateur de Snyk) ou Charles Gorintin (cofondateur de la scale-up Alan).
10 millions d’employés ciblés d’ici 2027
Pour accélérer sur le marché européen, Riot vient ainsi d’ouvrir un bureau en Italie et souhaite également s’implanter en Espagne. « En Italie, le marché est assez similaire au marché français. Quant à l’Espagne, c’est un marché mal couvert, assez immature par rapport aux risques cyber. » En 2025, Riot espère également ouvrir une antenne aux USA. « Notre objectif est d’adresser 10 millions d’employés d’ici 2027, contre un million actuellement », souligne Benjamin Netter, qui souhaite doubler ses effectifs dans les douze prochains mois.