8 ans et demi après avoir lancé Innovafeed, Bastien Oggeri et son associée Léa Dardenne annonce une levée de fonds de trois millions d’euros pour accompagner Epyr, son nouveau défi entrepreneurial. Leur solution, destinée aux industriels, transforme l’électricité en brique de chaleur pour la relâcher ensuite. « La solution Epyr, sous forme de container plug and play, ne perturbe pas le process industriel. Elle répond aux exigences de simplicité et de compétitivité » explique Léa Dardenne qui a rejoint Bastien Oggeri dans cette aventure.

A peine créée, en décembre 2024, la startup réalise une levée de fonds de trois millions d’euros. « Mais ça fait 12 à 18 mois que l’on travaille sur le projet » précise les deux associés. Le tour de table a été mené par AENU, un fonds allemand, et Daphni, un fonds français. « Il était important pour nous d’avoir une dimension européenne car le projet se veut résolument européen. » A ce titre, Epyr s’est également entouré d'Ovni Capital, et du CVC Wepa Ventures, issu du groupe allemand de la papeterie WEPA, futur client, auprès duquel la jeune pousse prévoit de déployer son démonstrateur d’ici la fin d’année 2025.

D’un secteur d’activité à l’autre

La levée vise également à sécuriser la clientèle grâce à « un pipeline de contrats » et de leur répondre en 2026. « Nous prévoyons également de standardiser la technologie pour la déployer en France et en Europe grâce à une nouvelle opération de financement en fin d’année 2025 » annonce Bastien Oggeri. D’ici là, la startup devrait compter 15 collaborateurs. Pour le cofondateur, la décarbonation relève d’un besoin européen avec, contrairement aux autres secteurs d’activité, un marché plus pertinent qu’aux Etats-Unis attirant même les startups américaines.

En entrepreneur averti, Bastien Oggeri a identifié l’opportunité d’innover dans le secteur de l’énergie alors qu’il prenait du recul avec Innovafeed et ses 300 salariés. « Il y avait une double conjonction. Innovafeed avait besoin de faire évoluer sa gouvernance d’un côté ; de l’autre, je sentais que je pouvais être plus utile en créant une nouvelle structure. » Et les difficultés rencontrées par certaines entreprises du secteur de la production de protéines animales à partir d’insectes sont totalement étrangères à sa décision. « Ce sont des modèles économiques et des trajectoires différents avec des niveaux de maturité eux aussi différents. »

La bonne rencontre

De son propre aveu, Bastien Oggeri s’était « amusé à construire » sa première startup et à innover dans l’industrie. « C’était une fierté pour moi de construire quelque chose de concret et d’utile. » Désireux d’avoir un impact sur la société, il s’est donc tourné vers l’énergie. « C’est un secteur en mutation avec l’entrée des énergies renouvelables. » Attaché à s’entourer, le serial startuper a rencontré plusieurs personnes avant de trouver son idéal en la personne de Léa Dardenne. « On s’est retrouvé sur trois éléments : la même envie de porter un projet à impact, de répondre à un besoin tangible du client plutôt que de pousser une innovation vers un marché et enfin des compétences complémentaires. »

Là où Léa Dardenne amène sa connaissance du marché de l’énergie, Bastien Oggeri apporte sa capacité à construire un équipement et un process pour que la startup change d’échelle avec une solution scalable.