En 2024, parmi les moments de grâce de la première promotion des « Pionniers » (deux mois d’innovation ouverte entre entreprises et étudiants), il y a eu cette entreprise qui refusait de gérer son flux d’appels entrants avec un chatbot. La direction n’en voyait pas l’intérêt, mais les étudiants se sont exprimés en tant que futurs utilisateurs et ont démontré que pour eux, débuter une conversation avec une IA, c’était non seulement possible… mais apprécié !

Une autre entreprise a été invitée à revoir complètement son modèle fondé sur la proximité : car la proximité, pour les jeunes, c’est moins un sujet physique que relationnel. Aucune importance d’être à 3 ou à 300 kilomètres, en revanche pouvoir disposer d’un « Tinder Pro », pour qu’on leur affecte un conseiller avec qui ils s’entendent bien, voilà ce qui les séduit !

Huit semaines d’immersion et de vrais pitchs

Sylvie Notary, responsable Innovation Nouvelle-Aquitaine chez EDF Commerce Sud Ouest, a assisté à ces pitchs et a elle-même participé à la première promo. Elle a été convaincue dès qu’elle a découvert le programme : « C’était une évidence. Nous avons besoin d’être bousculés. Et ces équipes pluridisciplinaires, qui mêlent des profils Tech à des profils de designers ou de vente, sont une excellente idée. »

Elle avait proposé aux étudiants un sujet autour de la formation. « Nous avons de grands défis en la matière. Nous accueillons beaucoup de jeunes, nous allons embaucher 100 000 personnes dans les dix prochaines années. Il va falloir les former et nous tenons à adapter nos programmes de formation à cette nouvelle génération. Qui mieux que les étudiants d’aujourd’hui, pour nous dire ce dont ils ont besoin ? »

Elle sort ravie de cette première promotion et s’est engagée à nouveau en 2025. « Ils nous ont bien challengés sur nos anciennes méthodes, c’était passionnant. Ils ont packagé leur solution, avec la mise en place d'une plateforme de formation pour s'auto-professionnaliser sur certains domaines. Et ils nous ont amené sur des pistes IA auxquelles on ne s’attendait pas, pour rendre la formation plus ludique. » La saison 2 se fera autour de la décarbonation.

Les étudiants, immergés dans leur projet pendant huit semaines, travaillent dans une expérience entrepreneuriale, comme pour décrocher un budget en interne : à l’issue du programme, ils pitchent exactement comme pour lever des fonds. Ils doivent convaincre l’entreprise que la solution qu’ils proposent est la meilleure…

« Chez Pionniers, les étudiants ne postulent pas pour une entreprise, mais pour un projet qui les intéresse. On ne leur propose pas dix entreprises, mais bien dix problèmes à résoudre, explique Benjamin Capilla, le créateur de Pionniers. Ils découvrent les choix d’entreprises dans lesquelles ils pourront entrer ! Cela les fait monter en compétence sur des sujets d'innovation, tout en fournissant une solution concrète et de qualité aux entreprises. Nous les traitons en adultes, en sachants : c’est l’un des points qu’ils apprécient le plus. Ils créent aussi leur premier réseau, puisqu’ils viennent d’écoles différentes. »

Des talks d’entrepreneurs et de directeurs Innovation, ouverts à tous

Orchestré par Benjamin Capilla et deux project-managers, le programme s’articule aussi autour de masterclass thématiques : « Cette année, nous recevons des experts d’Unitec (IA), Luxottica (lunettes connectées), Decathlon (pour l’Easybreath), Loeva, (le premier paddle transparent, qui a décroché cinq brevets), Doctolib (innovation et IA) et Extra Student : c’est un jeune startupper de 17 ans qui a fondé un “LinkedIn pour étudiants”. »

Ces conférences sont ouvertes à tous, de même que le Kick Off du programme et sa conclusion (Trade Off), fixée au 28 mars prochain. Les 8 000 m2 du Connecteur s’y prêtent parfaitement. Le kick off rassemble 300 personnes. C’est ainsi que naissent des liens forts entre entreprises et étudiants et que l’on crée de la valeur sur le territoire. Et les « pionniers » ne s’y trompent pas, puisque des entreprises et écoles d’autres régions viennent frapper à la porte du Connecteur.

Grands groupes, PME et startups sont les bienvenus pour intégrer le programme. En 2025, ils sont neuf à s’engager pour la saison 2. « Ces entreprises seront accompagnées par des étudiants issus de six établissements d’enseignement supérieur : l’ESTIA, école d’ingénieurs, les écoles de commerce EKLORE, une école de commerce à Pau, l’école de commerce à Bayonne PIGIER, les écoles de design ESDL à Mont de Marsan, MJM Bordeaux et l’ESNL, école du numérique à Mont de Marsan », précise Benjamin Capilla. Sur les 40 élèves, la moitié environ est hébergée dans une résidence de tourisme située juste à côté du Connecteur, pour éviter que certains étudiants ne soient écartés sur des critères sociaux. Agathe Monpays, DG de Leroy Merlin France, est la marraine de cette deuxième promotion.

“En plus du programme Pionniers, Le Connecteur propose des services de coworking, d’organisation d'événements, de formation, d’accélération ou encore d’incubation. Le tout, dans un état d’esprit Premium Cool. De belles énergies et une utilité concrète au territoire qui semblent montrer que le pari est réussi pour le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne qui a eu l’audace d’imaginer et de réaliser Le Connecteur dès 2019”.