"J'ai été extrêmement surpris de constater que l'Italie comptait le plus grand nombre de participants, même devant la France. C'est un signal très positif pour notre écosystème", nous confie depuis le World Artificial Intelligence Cannes Festival (WAICF) Massimo Carnelos, le Chef du Bureau de l’Innovation Technologique et des Startups au sein du Ministère italien des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale.
En effet, cette année, la quatrième édition de ce salon - qui venait clore une semaine entièrement dédiée à l’intelligence artificielle à travers toute la France - accueillait une importante et diverse délégation transalpine, démontrant la vitalité d’un écosystème qui sait s’appuyer sur ses forces historiques (l’industrie, le luxe, la culture, entre autres) pour se développer.
En partenariat avec le Ministère des Affaires Étrangères, l’Italian Trade Agency (ICE - l’Agence pour la promotion à l'étranger et l'internationalisation des entreprises italiennes) y orchestrait pour la troisième année consécutive la présence d'un pavillon national, réunissant 30 startups et PME innovantes de l’IA. À leur côté, une trentaine d’autres entreprises et organisations italiennes du secteur étaient également présentes sur le Palais des festivals, de manière individuelle ou en délégation avec la région Friuli Venezia Giulia.
"La participation au WAICF est très importante pour nous, dans une période où l’innovation technologique est un enjeu crucial pour l’Italie, en particulier pour ce qui concerne l’intelligence artificielle. ICE travaille afin de faire connaître à l’étranger les startups italiennes qui travaillent dans le secteur de l’IA, pour démontrer l’intérêt de l’Italie dans le domaine de l’innovation”, explique Luigi Ferrelli, le directeur d’ICE à Paris. Au passage, pour le reste de l’année 2025 il donne rendez-vous à l’édition de SMAU à Paris en avril, au Global Startup Program en automne, ou encore à Vivatech en juin, où une cinquantaine de startups italiennes seront présentes sous le pavillon officiel d’Italie.
Une feuille de route à horizon 2026
Cette offensive intervient dans la foulée de l’élaboration de la Stratégie Italienne pour l’Intelligence Artificielle 2024-2026 présentée l’an dernier par le Département pour la Transformation Numérique. Son but : encourager un développement responsable et inclusif de l’IA en Italie, en mettant l’accent sur la recherche, l’administration publique, les entreprises et la formation.
"Nous avons un écosystème de recherche très solide, avec des universités de premier plan qui offrent une base solide pour la recherche en IA. Comme les autres pays européens, nous devons maintenant développer le transfert de technologie de la recherche vers l'industrie", souligne Massimo Carnelos, tout en reconnaissant que son pays est parti plus tard que ses voisins - en particulier la France - dans la course à l’IA.
Un fonds de 500 millions d’euros
Mais les choses s'accélèrent : l’an dernier, la Cassa Depositi e Prestiti (l’équivalent transalpin de Bpifrance) a lancé son premier fonds de capital-risque dédié à l’IA.Celui-ci est doté d’une enveloppe conséquente de 500 millions d’euros. "Nous avons besoin de quelques années supplémentaires pour voir des succès, mais je suis convaincu que nous allons en voir beaucoup", prédit Massimo Carnelos.
Parmi les pépites à suivre dans cet écosystème naissant, figurent notamment iGenius, qui développe des modèles de langage pour les secteurs réglementés, Aindo et Clearbox qui se positionnent toutes les deux sur le segment des données “synthétiques” destinées à nourrir les modèles d’IA, FoccosAI qui développe des algorithmes de “computer vision”, ou encore CAEMate, qui conçoit des jumeaux numériques afin d’assurer à la maintenance des infrastructures. Une liste bien sûr non exhaustive !