C’est parti pour le Computex ! Ce mardi 20 mai, le salon taïwanais, rendez-vous majeur de l’écosystème hardware mondial, ouvre officiellement ses portes. Plus de 80 000 visiteurs venus du monde entier sont ainsi attendus ces quatre prochains jours au sein du Nangang Exhibition Center de Taipei. L’occasion pour les 1 400 exposants venus de 25 pays de présenter leurs innovations.
Bien évidemment, les poids lourds seront de sortie, à l’image de Nvidia, Qualcomm, Foxconn et NXP, mais aussi des startups. Elles ont le droit à une visibilité particulière puisqu’elles sont regroupées au sein d’un petit salon dans le gros salon : l’InnoVEX. Dans cette partie du Computex spécialement dédiée aux jeunes pousses du hardware, il y aura 450 startups présentes et une dizaine de pavillons nationaux, dont celui de la France soutenu par Dassault Systèmes.
Ainsi, cinq jeunes pousses tricolores emmenées par Business France seront de la partie : AMI (Advanced Magnetic Interaction), Dracula Technologies, Iten, Music Unit et Nanomade. Toutes déjà présentes l’an passé, elles auront à cœur d’impressionner les visiteurs professionnels qui songeraient à nouer des partenariats avec elles !
Avant le début de ce Computex 2025, tour d’horizon des cinq startups françaises qui ont fait le déplacement jusqu’à Taipei :
AMI (Advanced Magnetic Interaction)
Il s’agit d’une société spécialisée dans le magnétisme et la magnétométrie pour offrir de nouveaux usages sur les ordinateurs et les tablettes. Fondée en 2014, cette entreprise iséroise est une spin-off du CEA-Leti. Son potentiel a séduit le groupe français BIC (stylos, rasoirs, briquets…) qui a racheté la jeune pousse en 2022. Cette dernière a notamment conçu la tablette graphique ISKN Repaper qui permet de reproduire les écrits et dessins réalisés sur papier sous un format électronique.
Cette année, elle revient à Taipei avec une technologie pour numériser le classique tableau blanc. S'il venait à être commercialisé par BIC, ce dispositif pourrait sérieusement bousculer les écrans interactifs, beaucoup plus onéreux et pas forcément utilisés de manière pertinente par les professionnels.
Dracula Technologies
Basée à Valence, cette startup est spécialisée dans l’impression de cellules photovoltaïques organiques (OPV). L’an passé, elle a inauguré dans le Drôme la plus grande usine au monde du secteur. S’étalant sur 2 500 mètres carrés, elle est en mesure de produire chaque année 150 millions de centimètres carrés d’OPV sous la bannière Layer (Light As Your Energetic Response), une technologie novatrice de récupération d’énergie pour convertir la lumière ambiante en électricité.
Elle est notamment utile pour remplacer les piles classiques des télécommandes, détecteurs de présence et autres objets connectés. Son potentiel est donc conséquent dans les domaines de l’Internet des objets et du Smart Building. Dracula Technologies vise 40 millions d’euros de revenus en 2026, puis 130 millions à l’horizon 2030.
Iten
Fabricant de mini-batteries à l’état solide, Iten a également inauguré l’an passé une usine. Basé à Dardilly, près de Lyon, ce site de production est capable de fabrique 30 millions de batteries par an. Comme Dracula Technologies, les batteries rechargeables d’Iten visent le marché de l’Internet des objets, mais plutôt dans l’industrie et la logistique. Les objets connectés, comme les équipements médicaux et les écouteurs, et des petits équipements, à l’image des souris pour les ordinateurs, sont aussi des domaines ciblés.
Plus récemment, la société a dévoilé Powency, une batterie dotée d’une capacité de recharge ultra-rapide : 80 % en seulement 6 minutes. Après avoir levé 80 millions d’euros en 2022, Iten envisage de boucler une seconde levée de fonds comprise entre 70 et 100 millions d’euros pour accélérer sa cadence d’innovation et de production. Objectif : produire 100 000 batteries par jour à partir de 2026, puis un milliard par an à l’horizon 2030.
Music Unit
Spécialiste du son immersif, Music Unit était au départ un studio de création musicale et sonore à Montreuil. Mais face à la reconfiguration de l’industrie musicale, la structure a fait évoluer son approche pour proposer des produits innovants. La société a fait parler d’elle en début d’année en dévoilant DeepStereo au CES de Las Vegas. Conçue avec sa spin-off Leson, cette technologie permet de transformer n’importe quel son en expérience 3D immersive.
Le dispositif, compatible avec tous les casques, enceintes et barres de son, promet de donner un nouveau souffle à des fichiers mono ou stéréo délaissés en reconstituant des paysages sonores. Music Unit espère rapidement trouver son public en captant un million d’euros de ventes en deux ans. Le potentiel de marché est là : 80 % des consommateurs de la génération Z seraient prêts à se doter d’une solution audio en 3D si l’expérience est à la hauteur de leurs attentes !
Nanomade
Depuis 2009, l’entreprise aspire à transformer n’importe quelle surface et n’importe quel matériau en un support interactif intelligent. Elle a ainsi réussi à mettre au point une technologie unique et protégée pour développer le premier capteur tactile quantique au monde. 15 années de recherche et développement, une centaine de prototypes, 20 brevets et 6 millions d’euros d’investissement auront été nécessaires pour le mettre au point.
Cette technologie brevetée repose sur une encre chargée en nanoparticules qui est capable de détecter et mesurer des variations de micro-déformation à l’échelle nanométrique. Une fois imprimée sur un substrat flexible, elle permet de transformer n’importe quelle surface et n’importe quel matériau en un support interactif intelligent. De quoi donner des idées pour des applications industrielles dans l’électronique grand public, l’aéronautique, la médecine ou encore le secteur automobile.
Pour financer son développement, Nanomade a bouclé une levée de fonds de 2 millions d’euros l’an passé, notamment pour accélérer le déploiement de sa solution avec sa première usine de production automatisée à grande échelle. Localisée à Toulouse, elle doit permettre à la société de multiplier par 50 sa capacité de production, en passant de 20 000 unités aujourd’hui à 1 million d’ici 2025. L’entreprise espère aussi étendre son réseau de partenaires et de clients, notamment en Asie.