Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour Qiara. Après une année 2024 marquée par une alliance avec Free, la jeune pousse française est désormais au bord du gouffre. En effet, sa maison-mère Home Labs a été placée en redressement judiciaire le 4 juin dernier. La société est maintenant dans l’attente d’un repreneur dans le cadre d’un plan de cession. Dans cette perspective, un appel d’offres a été lancé. Les candidats à la reprise de l’entreprise ont jusqu’au 30 juin prochain pour se positionner auprès de l’administrateur judiciaire qui supervise la procédure.

Il s’agit d’un coup dur pour Qiara, une startup lancée en 2020 par Alexis Bidinot, ancien directeur général délégué du groupe Iliad. La société avait vu le jour avec l’ambition de dépoussiérer le marché de la sécurité domestique avec un système d’alarme connectée nouvelle génération. Dans ce sens, la jeune pousse avait lancé sa première gamme d’objets connectés en janvier 2023.

La même année, Qiara avait annoncé une première levée de fonds de 14 millions d’euros, notamment auprès de Xavier Niel et Iliad. A l’occasion de cette opération, l’entreprise ne cachait pas ses ambitions puisqu’elle affirmait vouloir devenir le leader européen de la maison connectée. «Cet investissement est une opportunité de développer un champion européen made in France, cause qui me tient particulièrement à cœur. Je suis convaincu que Qiara a toutes les armes pour réussir !», déclarait alors Xavier Niel.

Un partenariat majeur avec Free en 2024

Le projet semblait sur de bons rails, et plus encore quand la startup a annoncé en mars 2024 un partenariat avec Free pour proposer ses produits aux abonnés Freebox. L’alliance avait été présentée en grande pompe au siège d’Iliad à Paris. A cette occasion, Nicolas Thomas, directeur général de Free, n’avait pas hésité à décrire Qiara comme «le Free de la télésurveillance».

Il faut dire que comme Free, Qiara débarquait sur son marché pour casser les prix. Et la société ne manquait pas d’ambition en espérant équiper 1 million de foyers d’ici cinq ans. Malgré un chiffre d’affaires de 2,7 millions d’euros en 2024, multiplié par sept en l’espace d’un an, la société n’a visiblement pas réussi à éponger ses coûts dans un contexte économique difficile, accentué par la crise de financement qui frappe la tech depuis trois ans. Ce sont désormais 19 salariés qui sont dans l’attente d’un projet de reprise pour éviter la banqueroute.