Depuis son lancement en 2024, le programme Microsoft GenAI Studio s’est imposé comme un jalon structurant de l’écosystème IA français. La deuxième édition, qui s’achève ce 30 juin par un Demo Day à Station F, confirme la dynamique : plus de 200 candidatures reçues, une quinzaine de startups sélectionnées et des résultats tangibles en matière de financement et de développement.
« Il n’y a pas d’essoufflement sur les sujets d’IA générative », observe Florent Pelissier, directeur des partenariats startups & ISV chez Microsoft France. Si les attentes techniques restent élevées, les besoins, eux, ont évolué. « Aujourd’hui, les startups doivent choisir entre développer leur propre modèle ou s’appuyer sur des modèles existants comme Mistral, qu’elles peuvent ensuite adapter via du finetuning. Elles s’interrogent notamment sur l’interopérabilité entre agents, sur les standards à adopter et sur les modèles économiques à construire autour de l’IA agentique », commente Florent Pelissier.
Des levées, des clients et des recrutements
Parmi les indicateurs suivis par Microsoft : les levées de fonds. À l’issue de cette deuxième édition, plus de 20 millions d’euros ont été levés par les startups du programme. La jeune pousse Thunder Code, spécialisée dans les tests logiciels automatisés par agents IA, a réuni 8 millions d’euros à seulement six mois d’existence. « Nous avons postulé pour le GenAI Studio pour gagner en visibilité et rassurer les clients. Au final, nous avons eu beaucoup plus : une aide technique précieuse et un accompagnement business réel », confie son CEO, Karim Jouini. « L’accompagnement business a presque dépassé l’accompagnement technique prévisible. Nous sommes maintenant dans la Marketplace Microsoft et avons reçu un grand nombre de leads », poursuit-il.
D’autres startups comme Ed.ai, Klaimy ou Neuralk-AI ont également bouclé des tours de table. « Participer au GenAI Studio de Microsoft a été une véritable accélération pour notre projet. Nous avions déjà une roadmap IA claire, mais cet accompagnement nous a permis d’aller plus loin, de challenger nos choix et de valider des cas d’usage concrets à fort impact business », explique Fayçal Djerrab, cofondateur et CEO de Fentech.
À ces levées s’ajoutent plusieurs dizaines de recrutements au sein des startups de la promotion et plusieurs projets déployés auprès de grands comptes tels qu’Auchan, Club Med, Mirakl, Hermès ou Westfield. Microsoft a aussi renforcé les ponts entre startups et grands comptes en organisant des “Learning Expeditions” avec Chanel, KPMG, Danone ou SNCF.
Nouveaux modèles et nouveaux besoins
L’accompagnement s’est ajusté aux enjeux émergents. Une vingtaine de workshops ont été animés autour de sujets aussi variés que l’optimisation cloud, la scalabilité, le Go-to-Market, ou encore la structuration de business models liés à la performance. « Certaines startups testent des approches où l’IA est facturée en fonction du gain de productivité généré, et non plus en licence utilisateur. Cela attire beaucoup les fonds », souligne Florent Pelissier.
Autre évolution notable : une implication renforcée des équipes Microsoft. Plus de quarante mentors techniques et business ont accompagné les startups. « Ce sont parfois des experts métiers qui, en parallèle de leur fonction, s’engagent quelques heures par semaine pour challenger les projets et ouvrir leur réseau », précise-t-il. Enfin, la visibilité a été amplifiée : plusieurs startups du programme ont été mises à l’honneur sur le stand Microsoft à VivaTech, et lors d’autres événements clés du secteur.
Avec une quarantaine de fonds attendus au Demo Day du 30 juin, la dynamique semble bien installée. « Le programme est identifié, reconnu, et les VC veulent voir si une pépite ne leur a pas échappé », indique Florent Pelissier. La formule sera reconduite pour une troisième, puis une quatrième édition, avec potentiellement de nouveaux partenaires corporate.